Plus aucun espace aussi bien en milieu urbain que dans l’arrière pays n’échappe au phénomène de l’insalubrité. La gestion aléatoire des déchets, particulièrement ménagers, le manque de moyens de collecte et de pré collecte, l’insuffisance de gestion des sites (parfois mauvaise), la non maîtrise des procédés d’élimination des déchets… sont autant de problèmes auxquels ont été souvent confrontées les municipalités et les collectivités locales.
Un rapport officiel élaboré par la cellule de communication de la gendarmerie nationale à l’occasion du lancement de l’opération de nettoiement d’envergure nationale, lancée par le gouvernement Sellal, classe Bouira parmi les wilayas les plus touchées par le phénomène des décharges sauvages. Ce constat ne tardera pas à être consolidé à l’échelle locale à travers un état des lieux dressé par les autorités locales lors de cette même opération. Au total, ce ne sont pas moins de 801 points noirs, entre décharges sauvages et autres dépotoirs, qui ont été recensés à travers le territoire de la wilaya. En effet, plus aucun espace aussi bien en milieu urbain que dans l’arrière pays n’échappe au phénomène de l’insalubrité. La gestion aléatoire des déchets, particulièrement ménagers, le manque de moyens de collecte et de pré collecte, l’insuffisance de gestion des sites (parfois mauvaise), la non maîtrise des procédés d’élimination des déchets… sont autant de problèmes auxquels ont été souvent confrontées les municipalités et les collectivités locales. À cela s’est greffé au fil des ans un incivisme citoyen chronique. Pendant des années, un seul CET a pu être réalisé à travers toute la wilaya de Bouira, en l’occurrence celui de Ras Bouira. Les grandes agglomérations telles que Lakhdaria, Ain Bessam, Sour El Ghozlane et M’Chedallah ne disposaient pas de centres d’enfouissement. Et ce n’est que récemment des sites de ce genre ont pu être implantés. À M’Chedallah, une daïra qui compte six communes, un projet qui consiste en la réalisation d’une décharge intercommunale a été inscrit, mais qui n’a jamais vu le jour. Ceci dit, le projet a été abandonné avant qu’une décision de réalisation d’un CET ne soit prise. Ce site implanté dans la commune d’Ahnif est désormais opérationnel. Deux autres sites similaires ont été implantés à Sour El Ghozlane et Ain Bessem ces derniers mois. À Lakhdaria en revanche, où l’ancienne décharge avait défrayé la chronique locale source de nuisance pour les riverains, les autorités peinent toujours à dégager un site pour accueillir la future décharge. Dans le reste des communes de Bouira, des décharges communales existent mais celles-ci sont loin de répondre aux normes. Gérés d’une manière anarchique, ces sites ont été souvent sources de nuisance pour les habitants et un danger pour l’environnement. À Aghbalou, c’est au terme d’une bataille juridique de près de deux décennies que des propriétaires terriens ont enfin eu gain de cause pour contraindre les services communaux à fermer le site. Ceci dit, les autorités semblent prendre les choses en main en initiant plusieurs projets de décharges contrôlées à travers de nombreuses communes. Une déchetterie sera même réalisée à Sour El Ghozlane. Ce site, le premier du genre à être implanté à Bouira, est spécialisé dans le tri et la valorisation des déchets. Actuellement, et en vue d’y remédier au manque de moyens matériels destinés au ramassage des déchets ménagers, les parcs communaux sont entrain d’être renforcés en moyens matériels. Un budget de 40 milliards est prévu à cet effet. Lors de sa visite dans la wilaya de Bouira, la secrétaire d’Etat chargée de l’Environnement a invité les élus locaux à exprimer leurs besoins en termes de moyens matériels, tout en exprimant la disponibilité de son département à accompagner les élus dans l’accomplissement des missions ayant trait à l’hygiène publique. Cependant, même si elle a reconnu ce manque de moyens au niveau de certaines communes, la représentante du gouvernement a beaucoup plus parlé d’organisation que de moyens. Pour elle, parfois les moyens existent, mais il n’y a pas d’organisation à même de les gérer d’une manière efficace. À noter que depuis le lancement de l’opération de nettoiement à l’échelle nationale, les choses semblent évoluer. Dans la wilaya de Bouira, de nombreux services ont été mis à contribution et associés à l’opération. Il s’agit de la DTP, la DRE, la DTW, l’OPGI et le service des Forêts. L’opération a été qualifiée de timide par le wali, car, selon lui, elle est loin d’atteindre ses objectifs. Plusieurs sites (bords des routes, oueds…) restent toujours en proie à l’insalubrité. Cette opération a tout de même permis l’éradication de 649 points noirs en l’espace de quelques mois, selon les autorités locales qui déclarent avoir enlevées pas moins de 45.134 tonnes de déchets. Toujours dans le cadre du même dispositif, une convention a été signée avec l’Epic Nadhif pour la prise en charge du volet hygiène dans la ville de Bouira. Même si au niveau de certains boulevards, la situation s’est quelque peu améliorée, il n’en demeure pas moins que l’état des quartiers où la collecte est assurée par les agents de la voirie, laisse à désirer.
D. M.

