Par Sadak Aït Hamouda
Un journal, surtout généraliste et de surcroit de proximité, à l’image de votre serviteur, est en principe au service de ses lecteurs. Ils peuvent s’adresser à lui, lui faire des remarques, des observations, des critiques pour qu’il améliore sa tenue et soit un peu se qu’ils exigent en terme de teneur, d’information et de sujets qu’il traite dans ses pages. Cependant, il y a des lecteurs qui viennent vous voir pour demander à ce que vous supprimiez une rubrique parce qu’elle leur déplait, dogmatiquement parlant. «Pourquoi publiez-vous l’horoscope, c’est haram !» Et voilà ce mot balancé comme une pierre dans la mare, pour faire des ronds dans l’eau. Comment se peut-il qu’advienne un individu, pourvu normalement d’une intelligence, de sens et tutti quanti, pour vous donner la leçon de votre vie ? Qu’est ce à dire sinon un «dars» qui tire ces enseignements de l’au-delà pour vous les servir sans ménagement au nom de Dieu. Que l’on se surprenne à ânonner ce que l’on n’a même pas appris comme on apprend l’alphabet de A à Z. Et que l’on sert tout ça, au petit bonheur de la chance, au hasard des improvisations et des impromptus chicanes à l’orée des chaumières. Nul n’est suffisamment outillé pour parler au nom de celui dont il se prétend le délégué, de façon péremptoire et s’amuse à surenchérir sur le décret divin. Il est des gens ainsi faits qui croient vous apprendre doctement, avec des amalgames et des assortiments de sourates inépuisables de quoi vous êtes faits. L’innovation chez ces gens là est mal vue alors qu’ils ne se rendent pas compte qu’ils sont les maîtres ès qualité en trouvailles multiples, mais ils l’ignorent. Il est de la norme universellement admise que rendre intelligible la chose obscure, nécessite un minimum de sagacité et de lucidité. La décence veut que l’on se limite à sa connaissance, large ou obtuse, pourvu qu’elle soit maîtrisée. Il est clair que chez nous, tout le monde appréhende l’au-delà comme il l’entend.
S. A. H.