Hommage à Moh Saïd Oubelaïd

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Un hommage sera rendu à Moh Saïd Oubelaïd, à partir de demain, à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Une manifestation qui intervient à la veille du 13ème anniversaire de sa disparition. 

Comme à chaque occasion, la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou se consacre à revisiter les artistes qui ont marqué la scène culturelle de la région. Cette fois-ci, le choix a été porté sur un chanteur qui a fait des vers une arme pour résister et combattre l’occupant. Il s’agit de Moh Saïd Oubelaïd, dont l’œuvre et la vie seront au centre de deux journées d’hommage au niveau de la Maison de la culture. Cette commémoration est une initiative de l’association culturelle, qui porte le nom de l’artiste, de Bounouh, sa ville natale. L’événement, qui commencera à partir de demain, verra la collaboration de la direction de la culture et de la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Le coup d’envoi de cette manifestation culturelle sera donné à partir de 14h au petit théâtre de la maison de la culture. Une occasion pour le public de redécouvrir les œuvres de l’artiste qui ont marqué plusieurs générations. C’est aussi l’occasion pour les plus jeunes de découvrir un de ces chanteurs qui a, sans doute, bercé leurs parents durant leur jeunesse. 13 ans après la disparition de l’auteur, compositeur et interprète Kabyle, ses œuvres sont encore vivantes. D’autant plus que sa triste disparition, survenue à l’âge de 77 ans, n’aura laissé personne insensible. En effet, né le 19 février 1923, Moh Saïd Oubelaïd, de son vrai nom Larbi Mohand Saïd, sera retrouvé mort, le 3 mars 2000, dans de sombres circonstances. Son corps sans vie avait été découvert au lieudit Sidi Koriche, à proximité de la ville d’Azeffoun, plusieurs jours après son décès. Une triste fin pour un artiste connu pour son talent d’interprète, mais aussi pour son militantisme durant l’occupation française. Le monde de la chanson qu’il foulera de plein pied à partir de 1953, en enregistrant cinq (5) disques à la maison Philips, lui servira, en effet, de tremplin dans son militantisme anti colonial. C’est ainsi qu’après le déclenchement de la guerre de libération nationale, Da Moh Saïd, suivant les conseils de Krim Belkacem, ne rejoindra pas le maquis de sa région. Il retournera en France où il mettra son café à la disposition des artistes de son pays, d’une part, et de gîte pour les militants du FLN, d’autre part. Pour cela, il sera arrêté en 1958, à Boulogne Billancourt en France. Il passa deux ans dans les prisons de France, puis de Annaba et de Constantine, en Algérie. Après l’indépendance, l’interprète de « Taqvaylit achal tezyen » commencera à se consacrer pleinement à l’art et à la chanson. Il signera, entre autres, la célèbre chanson « Avahri siwed-asen slam i warrac ak n tmurt-iw », un hommage pour la Kabylie et sa résistance contre l’occupant. Par ailleurs, au programme de cet événement-hommage qui commencera demain et qui s’étalera jusqu’à vendredi, il y aura une conférence sur la vie et l’œuvre du défunt. La seconde journée sera consacrée à un recueillement sur la tombe du défunt à Amalou, dans la localité de Bounouh. La manifestation sera ponctuée par un gala artistique et des témoignages sur Moh Saïd Oubelaïd, prévus à la grande salle de la Maison de la culture Mouloud Mammeri.            

T. Ch.

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