Hormis les travaux de réhabilitation, au niveau de la Casbah, de la mosquée d’Aïn Khaldoun transformée en médiathèque, et sur lesquels pèsent encore des réserves, rien de concret n’a été fait sur le plan de la sauvegarde de ce patrimoine.Les observateurs s’interrogent sur les promesses faites en matière de projets culturels, il y a un an jour pour jour par Mme la ministre de la Culture lors de sa visite à la wilaya.En fait de médiathèques c’est un fonds documentaire de quelque 40 000 ouvrages, une salle Internet de 12 terminaux, il n’ya qu’une bibliothèque qui fonctionne dans un local glacial avec 150 abonnés qui s’acquittent d’un droit de 500 DA par an. Il n’y a même pas de téléphone, quant au courant électrique, l’annexe de la Bibliothèque nationale qu’abrite la mosquée où le père de la sociologie, Ibn Khaldoun donnait au XIVe siècle ses cours à ses disciples, n’est alimentée que par un branchement provisoire à partir d’un compteur voisin.Le visiteur ne manquera pas de remarquer les câbles insolites posés à même le sol avant qu’ils ne soient tirés vers une boîte de vérification. Même la porte d’entrée, déclarent les employés de la bibliothèque ne se ferme pas.Mais le plus grand est justement la situation dans laquelle se trouvent les 5 employés de la bibliothèque. Depuis la date de leur recrutement, soit depuis le 1er mars 2004, à ce jour, ils n’ont pas encore touché, disent-il un centime de leur salaire.L’autre projet qui ne semble pas près de voir le jour est l’Ecole des beaux arts de Bgayet qui devait être abritée dans l’ex-palais de justice. Cet immeuble, un bijou d’architecture, devenu propriété de la direction de la culture, mais convoité par tous, est dans un état à faire pleurer.Ce que l’on voit de l’extérieur, c’est-à-dire les lambeaux de peinture qui partent, des herbes folles qui envahissent les marches du perron, les tas de fiente qui encombrent le pas de porte, ne sont rien par rapport à ce que le visiteur va contre toute attente découvrir à l’intérieur où la tuyauterie est saccagée, les câbles électriques arrachés, les vitres brisées et de larges morceaux de plafond qui tombent par terre démontrent un état de dégradation avancé. Et pourtant cet édifice où la façade encore majestueuse devait ouvrir ses portes, le premier septembre 2004 en tant qu’Ecole des beaux-arts.Quand on sait que la direction de la culture n’a même pas de quoi installer une ligne téléphonique à la bibliothèque de la casbah, que 5 employés de cette structure ne sont pas payés depuis un an, et que la culture est le parent pauvre de la wilaya, puisque l’APW selon M. Benamar, directeur de la culture, n’a jamais accordé un rond au secteur dont il a la charge. On se demande où l’on trouvera les 35 millions de dinars nécessaire à l’aménagement de l’ex-palais de justice qui tombe actuellement en ruine.On comprend aussi plus aisément la brouille rapportée par la presse entre l’argentier du pays M. Benachenhou, et Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture.
B. Mouhoub
