Quel SG pour le FLN ?

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Presque un mois après la destitution de Abdelaziz Belkhadem, le 31 janvier dernier, les choses semblent prendre une heureuse tournure au sein du plus vieux parti. 

En effet, il semblerait, selon un membre du BP, qu’il y ait une réelle volonté de dépasser les différends  et de travailler en étroite collaboration pour préparer la prochaine réunion du CC, laquelle va élire le futur secrétaire général du FLN.  Le Bureau politique et le Bureau de la 6e session du Comité central (CC), conscients que les divergences ne jouent pas en faveur du parti et que cela ne fera que retarder l’installation du nouveau secrétaire général, ont pris le taureau par les  cornes pour décider de voir dans la même direction. « Nous avons décidé de surpasser cette question de légitimité sachant que le parti est devant une situation de crise exceptionnelle », a affirmé hier, ce même membre du BP, avant d’ajouter qu’il serait possible de tenir une réunion du CC courant de ce mois de mars. Aussi, est-il utile de le souligner que le mouvement de redressement et d’authenticité du FLN multiplie les rencontres afin de défendre son candidat, Mohamed Boukhalfa.  Pour ce qui est de la candidature de Amar Saidani à la succession de Belkhadem, nouvelle qui a fait la une des journaux, il semblerait que même avec l’approbation d’un bon nombre des membres du comité central, l’intéressé ne serait pas rassuré. Ses déclarations faites à un confère, il y a quelques jours, auguraient pourtant d’une heureuse issue à cette crise du parti qui perdure. En effet, il a indiqué avoir reçu l’approbation de la majorité des membres du Comité central du FLN pour diriger le parti. « Je reçois de plus en plus de félicitations de la part de la majorité des membres du Comité central du parti, me réclamant comme le seul candidat pour succéder à mon frère Abdelaziz Belkhadem », avait-il précisé. Pour ce qui est des membres du mouvement de redressement, l’agitation  va crescendo. En effet, l’on a appris qu’hier, samedi,  des membres de ce mouvement, à leur tête El Hadi Khaldi, l’ancien ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels et Ali Merabet, étaient  à Oran  pour mobiliser la base. « La base a besoin de comprendre ce qui se passe au sein du siège central à Hydra, notamment en ce qui concerne le choix du candidat », soutient Mohamed Seghir Kara, porte parole des redresseurs.  Et pour mettre un terme à la candidature de Boualem Bessayeh, annoncée également à grande pompe, Mohamed Seghir Kara a indiqué qu’elle est nulle et non avenue pour le motif que, l’ex-président du Conseil constitutionnel n’était pas membre du Comité central. « Nous ferons tout pour que le candidat du FLN ne soit pas imposé d’en haut », a-t-il affirmé ajoutant que des militants du FLN travaillent sur le projet d’un front contre la corruption au sein du parti. « Nous voulons barrer la route au lobby de l’argent, qui est le plus grand perdant dans le départ de Belkhadem », a-t-il ajouté.

RND : l’ombre d’Ouyahia plane toujours sur le parti

Si le même décor est perçu au sein du RND, en ce sens que la crise qui secoue le parti semble perdurer, les causes ne sont pas de la même trempe. En effet, la nomination de proches d’Ouyahia, mercredi dernier, à des postes clés de la direction du RND, a provoqué  une nouvelle crise entre les redresseurs et les fidèles à l’ancien secrétaire général. Et par ricochet, l’opposition au secrétaire général par intérim, Abdelkader Bensalah, commence à prendre forme. « Ces nominations prouvent que c’est Ouyahia qui continue à gérer le parti, et non Bensalah », a tempêté Mme Nouria Hafsi, une opposante à Ouyahia. Pour celle qui a été de toutes les batailles pour destituer Ouyahia de son poste de SG du RND : « Il n’est pas question que Nouara Djaâfar, ancienne ministre chargée de la Famille et sénatrice du tiers présidentiel, soit nommée par M. Bensalah comme porte-parole du parti. « Bensalah désigne une proche d’Ouyahia comme porte-parole. C’est très grave », regrette un membre fondateur du Mouvement de redressement. Résultat : selon notre source, les redresseurs vont « relancer la contestation ». « On relancera le mouvement avec ou sans l’accord de Yahia Guidoum », précise-t-elle. D’autres nominations n’ont pas non plus reçu l’aval des redresseurs, telles que celles de  Yahia Guidoum, chargé des relations extérieures et de l’immigration, celle de Tayeb Zitouni, qui  s’occupera désormais de la jeunesse et du mouvement associatif. C’est dire qu’en fin de compte, la guerre des tranchées bat son plein au sein de ces deux partis et que l’élection d’un nouveau secrétaire général ne se fera pas dans la sérénité.  

                   

Ferhat Zafane 

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