Béni Maouche se distingue par sa beauté à couper le souffle grâce à ses majestueux massifs montagneux. Elle englobe, en tout, 14 villages, Bouikni, Tizeght, Aguemoune, Aït Ouamar, Taourirt, Tiouel, Ighi Ouatou, Djebla Kelaâ, El-Djabia, Trouna, Thioual, Laazib&hellip,; quisont à vocation agricole.
La région est connue pour la qualité de sa figue. Néanmoins, il ne reste de ces hameaux que leurs noms à cause de l’exode rural qui a fait, ces derniers temps, des ravages. Des villages entiers désertés par leurs habitants qui ont fui la misère liée au manque d’infrastructures de base, couverture sanitaire insuffisante, réseau AEP détérioré et la liste des insuffisances est fort longue. La commune de Béni Maouche est considérée comme l’une des communes les plus déshéritées de la willaya. Elle ne dispose que de subventions de l’Etat entrant dans le cadre des PCD (plans de développement communaux). Avec 03 milliards de centimes, il est impossible de mettre sur rail le train du développement dans cette région. L’absence de pistes agricoles menant aux champs pénalise fortement les villageois. « Nous utilisons encore des bêtes de somme comme seul moyen de rejoindre nos propriétés pour les différentes récoltes d’olives, les cueillettes de figues,… », se désole un habitant du village El-Djabia. Depuis la fermeture de la décharge publique sise au lieu-dit Bouikni, les ordures ménagères dévastent l’environnement dans les quatre coins de la localité offrant ainsi un décor de désolation. « Les villages sont devenus des lieux propices pour le dépôt des déchets ménagers sans que cela secoue l’attention des responsables pour intervenir afin de corriger cette situation», fulmine notre interlocuteur. La couverture sanitaire est « très insuffisante », il n’y a qu’un seul dispensaire qui manque de tout. Pour une simple consultation, les villageois sont contraints de parcourir des dizaines de kilomètres jusqu’à Akbou. L’un des habitants de Béni Maouche nous a fait savoir qu’un hôpital était prévu pour la région, mais il s’avère que le projet est relégué aux calendes grecques ! L’alimentation en eau potable connaît, elle aussi, des perturbations récurrentes à Béni Maouche. Et pour cause, le réseau AEP est, depuis belles lurettes, vétuste. « L’eau coule des robinets une fois par quinze jours. Une situation qui perdure même durant la saison hivernale », s’indigne un quinquagénaire. A cela s’ajoute l’absence d’une maison de jeunes ou d’un centre de loisirs. Chose que déplorent les habitants de toute la daïra. A Béni Maouche, la réalité est amère. Le plan de développement des montagnes, initié par l’Etat, semble être remis en cause. Beaucoup parmi les 13 400 habitants seront obligé de quitter leurs villages pour rejoindre d’autres régions où il fait plus bon vivre. Cette commune qui s’étend sur 95 km² réclame plus de considération et d’argent.
Menad Chalal