Devant le marasme social et économique qui caractérise la commune de Béjaïa, les habitants des différents quartiers de cette municipalité constitués en un collectif d’associations, sont, plus que jamais, mobilisés pour redonner à la ville de Bougie sa place d’antan. C’est pour cet objectif qu’une rencontre entre les animateurs de ce collectif, qui englobe une quarantaine d’associations, et le wali de Béjaïa, accompagné par ses directeurs d’exécutif, s’est tenue, jeudi dernier, à la salle des conférences de l’APC de Béjaïa. Lors de cette réunion, un exposé global sur les problèmes qui rongent les habitants de la commune du chef-lieu a été présenté au wali, Hamou Ahmed Touhami. Ces problèmes sont liés, généralement, au manque d’infrastructures dans différents secteurs. « En matière de santé notre commune est dépourvue de centres de soins au niveau des quartiers populeux. On a besoin aussi d’une deuxième clinique d’accouchement. Nous voulons savoir, également, pourquoi vous avez décidé de délocaliser le CHU, prévu initialement dans la commune de Béjaïa, pour l’implanter à Oued Ghir », s’est interrogé M. Djelouli, président de ce collectif d’associations dénommé « Mazal Irgazen ». Pour la délocalisation du CHU à Oued Ghir, le wali a justifié cette décision par le fait que le plateau de Sidi Boudrahem, où a été projetée initialement cette structure, est inconstructible. « Après l’étude géophysique établie par les responsables de l’habitat, il s’est avéré que ce plateau de Sidi Boudrahem est inconstructible. Pour le préparer, il faut au moins cinq ans. Voilà pourquoi nous avons transféré ce CHU, qui est accordé pour toute la wilaya, à Oued Ghir », répondra le wali. Concernant la réalisation de polycliniques et de centres de soins, le chef de l’exécutif de wilaya a demandé aux représentants de ce mouvement associatif de s’approcher de l’APC de Béjaïa « qui est aisée financièrement », pour l’inscription de ces projets selon la disponibilité de terrains. Concernant le logement social, ce collectif d’associations a dénoncé la distribution « non équitable » des logements sociaux au niveau de la commune de Béjaïa, qui, de surcroît, reçoit des quotas insignifiants. Pour rappel, la dernière attribution de logements dans la commune de Béjaïa a été marquée par une vague de protestation de la part des non bénéficiaires qui ont dénoncé une distribution « opaque et partiale » de ces logements. A cet effet, M. Malek Djelouli demandera au wali « la participation d’élus d’associations dans les commissions d’attribution ». Dans le chapitre « aménagement du territoire », l’on a déploré en plus de la dégradation du réseau routier des quartiers de Béjaïa, l’absence de viabilisation des réseaux divers, tels que les conduites, AEP et le drainage des eaux pluviales. Aussi, l’on a soulevé en matière de service public, un déficit d’agences postales et d’états civils. Dans ses réponses, le wali de Béjaïa a justifié le non lancement de certains projets inscrits au profit de la commune de Béjaïa par le manque de foncier et les oppositions citoyennes. Toutefois, Hamou Ahmed Touhami s’est dit prêt à travailler en concertation avec le mouvement associatif local pour trouver des solutions favorables aux problèmes soulevés par les citoyens.
Boualem Slimani