C’est samedi dernier que le coup d’envoi de la deuxième édition du Colloque international “Soufisme, culture et musique” a été donné à la maison de la culture de Tlemcen. La nouvelle rencontre qui se clôturera le 16 du mois en cours et qui regroupe 48 chercheurs, représentant 11 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique a été ouverte par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, le représentant de l’UNESCO en Algérie, M. Mounir Bouchnaki ainsi que le ministre des Affaires religieuses, M. Abou Abdullah Ghoulam Allah.Beaucoup de chercheurs, d’hommes de lettres et de culture ont étaient présents à cet événement, dont l’archéologue Slimane Hachi, l’écrivain et directeur de la Bibliothèque nationale, Amine Zaoui, le cinéaste Belkacem Hadjadj et bien d’autres encore. M. Ghoulam Allah a lu le message du président de la République à travers une lettre de remerciement. Dans son allocution, M. Abdelaziz Bouteflika remercie les organisateurs d’avoir choisi cette ville plusieurs fois millénaire, dans laquelle, la culture du soufisme est née et qui a vu naître des grands cheikhs, philosophes dont l’illustre Sidi Boumediène. Le soufisme représente, explique-t-il, l’Islam dans un aspect de paix, de tolérance, d’égalité entre les hommes quelle que soit leur origine. A cet effet, le Président encourage les organisateurs dont la ministre de la Culture et l’UNESCO à s’intéresser davantage à la préservation de ce patrimoine culturel qui est une richesse de toute l’humanité. La ministre de la Culture a parlé dans son intervention des vertus du soufisme qui couronnent une culture universelle.“Nous sommes heureux et honorés en même temps de vivre ce moment fort, de culture, de soufisme et de musique à Tlemcen. Cette ville vaste et grande par ses coutumes et traditions”.On ne peut parler de Tlemcen sans évoquer ses grands hommes qui ont enorgueilli le soufisme de par le monde, ses cheikhs, philosophes et wali, dont Sidi Boumediène El Gmour, Ibn El Abass Ahmed, El Ibn Mohamed El Tlemçani et beaucoup d’autres qui ont laissé un patrimoine scientifique comme héritage aux générations futures”, dira-t-elle.Khalida Toumi a expliqué que cette rencontre d’études et de recherches sur lz soufisme dans son aspect philosophique et culturel permet de répondre à de nombreuses questions que l’homme se pose sur son identité. Elle souligne, toutefois, que le soufisme ne touche pas uniquement les pays musulmans mais aussi les pays du monde entier. “Cette culture, ajoute-t-elle, forme un lieu de rencontre de toutes les religions dans lesquelles l’être humain se rapproche de Dieu à travers l’écoute du samaâ, la chorégraphie ou l’interprétation de textes religieux ou des hadiths.”Dans la première séance, le président du Colloque, chercheur dans la culture du soufisme, M. Zaïm Khenchlaoui, a invité M. Denis Gris, chercheur et professeur à l’université de Provence, IREMAM, pour évoquer et témoigner l’homme qui est Ibn Al Arabi et parler du samaâ (l’écoute des textes) dans le soufisme. Denis Gris a insisté pour dire que selon Ibn Al Arabi, le samaâ des compositions musicales n’est pas illicite dans l’Islam. Il dira, toutefois, que dans aucun verset du Coran, nous ne trouvons un mot expliquant que l’utilisation des instruments musicaux est illicite.Denis Gris évoque Ibn Al Arabi comme l’homme qui transmet l’islam dans toute sa beauté et sa transparence.
De notre envoyée spéciale à Tlemcen, Fazila Boulahbal