Cours de soutien, dites-vous !

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Au long de l’année scolaire, et notamment à l’approche des vacances de printemps, la majorité des parents d’élèves de la localité de Aïn Bessam ont tendance à inscrire leurs enfants de tous les cycles pour assister à des cours de soutien payants, donnés majoritairement par des enseignants. Parfois, ils confient leurs enfants à des diplômés en chômage, sans aucune expérience, à l’intérieur de leurs maisons. Il arrive que ces cours soient, également, assurés à l’intérieur de locaux commerciaux, malgré l’interdiction formelle du ministère de l’Education. Cette mode de cours de soutien s’est vite répandue dans toutes les communes que compte la daïra d’Aïn Bessam. Aussi bien au centre-ville, dans différents quartiers du chef-lieu, que dans les agglomérations limitrophes, des affiches sont placardées sur les murs ou sur les devantures de magasins pour informer qu’un tel ou telle assure des cours de soutien en différentes matières. On ne peut déterminer avec exactitude le nombre de ces enseignants qui monnayent leurs services, mais ils sont légions. Ainsi, ses cours de soutien sont disponibles pour tous les niveaux et tous les cycles, du primaire jusqu’au lycée, comme l’indique les affiches placardées un peu partout au centre-ville, alors que les élèves qui passeront leurs examens de sixième année, ceux du BEM ou ceux du BAC, restent les plus intéressés par ses cours. Les élèves essayent de compenser leurs déficits et manques dans certaines matières principales, telles que les mathématiques, les sciences et les lettres, mais aussi les langues étrangères, le français et l’anglais. Deux langues étrangères dont les résultats aux niveaux de tous les établissements de cette localité sont alarmants et voir même désastreux.  Alors que le ministère de l’Education avait interdit formellement ce genre de cours payants à l’intérieur des établissements scolaires depuis l’année 2000. Il existe des cours de soutien encadrés par les responsables pédagogiques. Ces cours sont facultatifs et totalement gratuits pour les élèves et à l’intérieur des établissements scolaires. Cependant, des enseignants continuent à exercer ce genre de commerce informel, car rentable et même enrichissant pour certains d’eux, à l’intérieur de leurs foyers familiaux, dans des locaux commerciaux ou simplement dans des garages de voitures loués pour cette occasion. Ces lieux n’offrent aucun confort pour les élèves. Eux qui évoluent dans le froid et à l’étroit, sans aucun moyen pédagogique. Des conditions tout simplement « anti-pédagogiques » et lamentables. Pour leur part, les parents d’élèves préfèrent payer une moyenne de 800 DA par mois, pour s’assurer de la réussite de leurs fils, alors que généralement le résultat est connu d’avance. Pire encore, certains parents d’élèves nous ont confirmé que quelques enseignants obligent leurs élèves de s’inscrire à leurs cours de soutien. « Il est vrai que je ferais tout pour que mon fils réussira. Mais, ce qui est désolant c’est de voir des enseignants poussent nos gamins à s’inscrire à leur cours payants, faute de quoi, ils feront subir des punitions de tout genres à nos enfants », se désole Rachid, un parent d’un élève inscrit en cours de soutien. Ainsi, ces cours payants sont devenus au fil du temps une obligation pour les parents d’élèves. Aussi, par manque d’étique pédagogique, certains enseignants profitent de l’ambition des parents de voir leurs progénitures réussiront dans leurs différents examens. Ces enseignants qui assurent ces cours supplémentaires, mais rémunérés, transforment en de véritables marchands de savoirs pour s’enrichir sur le dos de leurs élèves. Selon des enseignants, « c’est un effort de plus, alors il doit être rémunéré ». Mais pourquoi ne pas faire ce même effort à l’intérieur des classes ?

Oussama. K.

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