En dehors des traditionnelles visites du Chef du gouvernement dans les wilayas du pays, pour soit lancer des projets d’utilité publique, soit inaugurer des infrastructures, Abdelmalek Sellal sera aujourd’hui dans la capitale de la Saoura, Béchar, pour tenter de calmer la colère d’une jeunesse qui ne demande qu’à être considérée, à l’instar de celle du nord du pays.
En effet, depuis quelques temps, certaines wilayas du sud du pays sont marquées par des tensions, à cause notamment du chômage, et c’est pour cette raison que Sellal profitera de cette proximité avec les autochtones pour réaffirmer l’intérêt du gouvernement pour le Grand Sud et sa détermination à prendre en compte les problèmes de cette région que ce soit en matière de logements ou d’emploi dont souffrent énormément les jeunes diplômés. Comme à son accoutumée, le Premier ministre sera accompagné de plusieurs de ses ministres en rapport avec le programmé tracé. Il aura pour principale mission de rassurer la population de Béchar quant à la prise en charge de ses innombrables problèmes. Lors de sa dernière visite à Aïn Amenas, le Premier ministre avait tenu à rencontrer les notables de la ville pour s’enquérir de leur situation et promettre que dorénavant, le sud du pays sera considéré de la même manière que le reste du pays. Si la création d’emplois au profit des chômeurs du Sud reste le grand souci de l’heure, Abdelmalek Sellal saura rassurer et convaincre quant à une ouverture dans le domaine de l’emploi, notamment auprès des entreprises pétrolières qui pullulent dans la région. A cet effet d’ailleurs, le Premier ministre avait annoncé il y a moins d’une semaine une série de mesures pour le traitement de l’emploi et du chômage en donnant la priorité à la main-d’œuvre locale dans ces régions. Dans une instruction relative à la gestion de l’emploi dans les wilayas du sud, Abdelmalek Sellal a précisé que « le recours au recrutement d’une main-d’œuvre hors wilayas n’est autorisé que dans la proportion des postes à pourvoir n’ayant pas de profil correspondant localement ». En cas d’indisponibilité des profils demandés sur le marché du travail local, une dérogation « exceptionnelle » peut être accordée par le wali, territorialement compétent, pour le recours à une main-d’œuvre hors wilaya sur un rapport « dûment motivé assorti de l’avis des services compétents de l’emploi ». Les entreprises qui recrutent des agents insuffisamment qualifiés devront assurer la formation directement ou par l’intermédiaire des centres de formation professionnelle, par une formation à la carte. Par ailleurs, il est fait part dans l’instruction que les jeunes promoteurs et les chômeurs, établis dans les wilayas du sud, bénéficient, à la faveur de cette instruction, de crédits bancaires, à hauteur de 100%, sans intérêts pour créer leurs micro-entreprises. Aussi, pour ratisser large et faire bénéficier le plus grand nombre de jeunes, le Premier ministre a demandé aux services chargés de la formation professionnelle, dans les régions du sud, de répertorier systématiquement les métiers déficitaires au niveau local et engager des mesures palliatives. La situation des jeunes du sud du pays, où le chômage est légion du fait du faible développement de la région et d’une émigration interne de travailleurs venus du nord, est alarmante. Après Saïda, Constantine, Annaba, Ain Amenas…et aujourd’hui Bechar, Sellal, à travers une politique de proximité cherche à connaître de visu les problèmes des citoyens sans aucune discrimination ni favoritisme.
Ferhat Zafane