Quatre anciens maires de Tizi-Ouzou ont été condamnés à des peines de prison ferme. Le très attendu verdict est tombé hier matin. Attendu, car il s’agit d’une affaire impliquant quatre responsables, de surcroît ex-maires de Tizi-Ouzou. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le tribunal d’Azazga, qui a jugé cette affaire, a prononcé de lourdes peines contre les prévenus. Des peines qui ont été revues à la hausse, puisque le procureur n’avait, lui, requis que des peines de 5 années de prison contre trois des prévenus. Jugeant très graves les chefs d’inculpation retenus contre les accusés, le juge a ainsi fait monter les peines à 7 ans, contre Omar Cherak, Cherif Aït Ahmed et Arezki Bensalem, qui étaient présents au procès. Le quatrième prévenu, Taleb Ahmed, en fuite, a été condamné par contumace à la peine de 10 ans de prison, soit à la même peine requise contre lui par le procureur. Ces peines ont été assorties d’une amende d’un million de dinars pour chacun des quatre ex-maires. Ces derniers, issus de la même formation politique, à savoir le Front des Forces Socialistes (FFS), ont présidé à la destinée de la commune de Tizi-Ouzou entre 2000 et 2007. Ils sont poursuivis pour dilapidation de deniers publics et de passations de marchés contraires à la réglementation. L’affaire a éclaté suite à une enquête menée par l’Inspection générale des finances (IGF) sur la base d’une requête des services de la wilaya mettant en cause la gestion des affaires de la mairie. Selon l’arrêté de renvoi de cette affaire devant le tribunal correctionnel d’Azazga, les quatre ex-maires, ont, durant leurs mandats, « acquis du mobilier scolaire et de bureaux, mobilier qui s’est dégradé après avoir été laissé à l’abandon au niveau du parc communal ». Ces mêmes maires « ont contracté des marchés contraires à la réglementation, pour l’achat, notamment, de matériaux de construction », toujours selon l’accusation. Ce n’est pas la seule affaire du genre, liée à l’APC de Tizi-Ouzou, qui est examinée par la justice. Mardi dernier, le procureur de la république près la cour de Tizi-Ouzou avait requis une peine de 2 ans de prison ferme à l’encontre d’un autre ex-maire, Belhadj en l’occurrence. 13 mois ont également été requis contre deux de ses collaborateurs. Le verdict de cette autre affaire qui éclabousse la mairie de Tizi-Ouzou est attendu pour demain. Rappelons que ce trio a été déjà condamné à de la prison ferme par le tribunal des Ouacifs. Le procès a été examiné en appel par la cour de Tizi-Ouzou. Quoi qu’il en soit, ces deux affaires de justice, impliquant donc l’APC de Tizi-Ouzou, met à nu la gestion de cette mairie, des années durant. La population peut ainsi se faire une idée sur les raisons qui ont fait que cette commune n’est pas parvenue à sortir la tête de l’eau en matière de développement. Aussi, l’éclatement de ces affaires et surtout leur jugement pourra redonner confiance aux citoyens de la capitale du Djurdjura, comme d’ailleurs de la crédibilité à la chose politique, à l’avenir. C’est cette gestion ‘’d’intérêts personnels’’, comme elle est qualifiée par plus d’un, qui a fait se détourner, ces même citoyens, de la politique. Peut-être ces affaires ouvriront-elles les portes d’une nouvelle ère à Tizi-Ouzou, puisque à quelque chose malheur est bon.
M.O.B