»10 milliards de dollars en transferts sociaux en 2005 »

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« Pour la première fois, notre pays a atteint un niveau de 750 milliards DA de transferts sociaux multiformes, soit plus de 10 milliards USD, un effort jamais atteint même durant les années du socialisme en Algérie ». C’est ce qu’a indiqué le Chef du Gouvernement, Ahmed Ouyahia, s’exprimant lors de la cérémonie d’installation des comités de direction de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) et de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), qui s’est déroulée hier, au siège de Sonatrach, en présence du ministre de l’Energie et des mines, Chakib Khelil et d’autres de ses collègues au Gouvernement, ainsi que de nombreux cadres du secteur de l’énergie. Il indiquera aussi que le programme quinquennal de soutien à la relance économique d’un montant de 55 milliards USD, est en voie d’atteindre les 60 milliards USD, avec les nouvelles opérations complémentaires décidées par le chef de l’Etat, pour les régions du Sud et des hauts plateaux. Plus loin, en restant toujours sur le volet social, Ahmed Ouyahia a tenu à souligner la détermination du Gouvernement à « préserver rationnellement la politique nationale de justice sociale et de solidarité en relation avec les mutations en cours dans le domaine des hydrocarbures ». Il tient également à assurer que « les changements induits par la nouvelle législation en matière d’énergie et surtout d’affectation de la charge qui en découle, ne seront réalisés ni brutalement, ni encore moins au détriment des consommateurs locaux ». Le chef du Gouvernement, réitérera par là la volonté de l’Etat à maintenir sa politique actuelle à procéder, mais de manière graduelle à l’augmentation du prix de l’énergie (gaz, carburants, électricité), de façon à mieux les faire accepter par les consommateurs. Se voulant plus explicite, Ouyahia dira que sur cette question, la transparence et surtout la rationalité « seront instaurées graduellement ». Mais cela se fera, précise-il, avec le souci permanent, de préserver la justice sociale et la solidarité. Et d’enchaîner : « l’entreprise publique nationale n’a pas, dans aucun secteur, vocation à assumer les charges induites par la politique sociale nationale : sa mission est de créer de la richesse pour la Nation… « . C’est donc à l’Etat, estime le chef du Gouvernement, qu’ « il reviendra à travers le Budget public, d’assumer les charges financières induites par la politique sociale qu’il entend appliquer ». Et d’ajouter comme mise au point supplémentaire : « C’est à travers cette approche que le Gouvernement entend maintenir et promouvoir de manière durable, la politique nationale de justice sociale et de solidarité en matière d’énergie ». Ahmed Ouyahia, fera remarquer, lors de son allocution, que l’Algérie vit actuellement un renforcement de l’indépendance et de la sécurité financière, qui lui ont permit de financer ses efforts en développements sans recourir aux crédits extérieurs, mais aussi à se désendetter, grâce à des remboursements anticipés, en plus d’un niveau confortable de réserve de change. Cela étant, Ouyahia estimera que « tous ces constats heureux et prometteurs ne doivent pas nous faire perdre de vue une réalité amère : nos efforts et nos succès nationaux actuels sont intimement liés à la production nationale en hydrocarbures et à l’état du marché pétrolier mondial ». C’est dans ce sens qu’il indiquera que les recettes d’hydrocarbures, représentent plus de deux tiers de la fiscalité nationale cette année, et plus de 95% de nos rentrées en devises. « L’Algérie qui se porte mieux aujourd’hui a, dans un passé encore récent, déjà vécu des conditions particulière difficiles à partir du moment où les prix du baril ont chuté brutalement de 40 à moins 10 USD », rappellera l’orateur. L’Algérie doit donc selon Ouyahia, œuvrer à amoindrir cette dépendance aux hydrocarbures, « une richesse épuisable ». Il citera en exemple l’Indonésie qui est devenu pays importateur de pétrole après avoir été membre de l’OPEP.Pour le chef de l’exécutif, la loi sur les hydrocarbures vient à point nommé pour « promouvoir de nouvelles découvertes et fructifier au maximum cette richesse », car, soutient-il, « l’enjeu de la durée de vie de nos réserves en hydrocarbures est une question vitale ». C’est en faisant toutes ces précisions que le chef du Gouvernement a tenu à faire taire les voix qui s’élèvent pour s’interroger, dit-il, sur « la nécessité de mettre en oeuvre la nouvelle loi sur les hydrocarbures, alors que les prix du pétrole sont élevés… « . et d’ajouter que « ces voix semblent oublier que les prix actuels du pétrole sont définitivement condamnés à régresser… « . Par voix, Ouyahia désigne sans aucun doute, les députés de l’APN, qui en fait du prix de référence du pétrole fixé à 19 USD, pour la loi de finances 2006, leur principale critique pour ce texte. Par ailleurs, le chef du Gouvernement, formulera quelques orientations à l’endroit des intervenants dans la nouvelle loi du secteur des hydrocarbures. ALNAFT et l’ARH devront, recommande Ouyahia, « veiller à réunir les conditions nécessaires (…) pour prendre en charge efficacement leurs missions respectives, face à des groupes étrangers aguerris et outillés, de sorte à promouvoir, avec toutes les garanties nécessaires, les intérêts de la Nation, dans le strict respect de la loi sur les hydrocarbures mais aussi de toute la législation nationale, y compris la loi sur la Monnaie et le Crédit ». Elles devront aussi présenter des évaluations périodiques destinées aux Conseils de la nation de l’énergie, sur les résultats de cette loi et d’autres relatives à l’extension et l’exploitation des ressources en hydrocarbures. Ouyahia interpelle également le ministère des Finances pour renforcer ses expertises et son organisation en matière de gestion de la fiscalité pétrolière, et celle liée à l’aval pétrolier ainsi que la récolte des dividendes dus à l’Etat par les entreprises publiques du secteur.Sonatrach est invité à se préparer davantage à la compétition à l’extérieur, pour obtenir des permis et constituer, dans le monde, des réserves nationales de pétrole supplémentaires qui seront nécessaires aux besoins de l’économie nationale. C’est la même recommandation pour toutes les entreprises de l’amont et de l’aval pétrolier. « La nouvelle loi sur les hydrocarbures a réuni les conditions légales requises pour le développement d’une véritable industrie pétrochimique locale », affirme l’orateur. C’est dans ce sens qu’un important accord portant sur prés d’un milliard USD dans le domaine des engrais, a été conclu, notera la même source. Par ailleurs, en marge de la cérémonie, Chakib Khelil, précisera à la presse que les deux agences installées, percevront des avances pour assurer les besoins de leur fonctionnement. des avances de six mois, soit la moitié du budget annuel de 1 million USD.

Elias Ben

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