élu aux dernières élections de l’Assemblée populaire de la wilaya sous les couleurs du FFS, M. Bettache Mohammed, ex-cadre au niveau du secrétariat d’état au Commerce extérieur, puis fonctionnaire au niveau de la direction de la concurrence et des prix, avant de se lancer dans la course à assemblée, se dit « confiant, quant à l’avenir aussi bien du pays que de la wilaya de Béjaïa ».
La Dépêche de Kabylie : le projet de Sidi Boudrahem, prévu pour constituer le nouveau pôle urbain de Bejaïa est tombé à l’eau et les spéculations sont nombreuses à ce sujet. Certains pensent qu’il a été détourné au profit d’une autre wilaya, d’autres pensent qu’il sera mis à la disposition des promoteurs et que les pouvoirs publics vont se désengager de la construction de logements sociaux.
Où en est la vérité ?
Mohamed Bettache : Ce ne sont que des spéculations sans fondements. Le projet de Sidi Boudrahem n’est pas détourné et le site ne sera pas brader ou mis à la disposition de quiconque. En vérité l’étude, réalisée conjointement par la DUC et un bureau d’étude, a ignoré les paramètres géotechniques et c’est le ministère de l’Habitat qui a opté pour la délocalisation du programme de construction des 4 000 logements sociaux vers la commune de Oued-Ghir et ce, au même titre que le CHU de Béjaia. Par ailleurs, nous tenons à rassurer nos concitoyens que le logement social est la priorité de l’APW de Béjaïa. Nous avons lancé une invitation au ministre de l’Habitat pour qu’il vienne constater, par lui-même, la misère des gens.
Le vieux bâti à Béjaïa, dans une extrêmement vétusté constitue un danger permanent pour les habitants, et plusieurs maisons menacent ruine, surtout depuis le tremblement de terre de 2012 et les secousses qui surgissent de temps à autre, qu’est-ce qui se fait afin d’écarter tout danger et préserver la population ?
Un recensement est opéré par la commission de l’habitat et un dossier solide, avec des propositions concrètes, sera adressé aux autorités du pays pour protéger les concernés de tout danger et les doter d’habitations dignes et sécurisées.
Ce ne sont pas les efforts de l’Etat qui manquent, en matière de construction de logements et, encore moins les formules (LSP, LPA, AADL…), cependant, nous constatons que certains bénéficiaires n’y habitent pas, d’autres les proposent à des agences immobilières pour une vente ou une location, et cela pénalise les véritables nécessiteux. Quelles solutions préconisez-vous pour y remédier ?
En effet, ce constat est réel et il est amer. Nous sommes conscients qu’il y a une mauvaise gestion des attributions et cela incombe à l’Etat qui, par une loi, a dépouillé l’élu de ses prérogatives d’attribution de logements, les attribuant à une commission composée de fonctionnaires qui n’ont aucune information sur les demandeurs et les vrais nécessiteux. Cela finit par des attributions scellées par le piston, le copinage, la complaisance et d’autres paramètres. L’élu, actuellement, ne peut même pas contester la moindre attribution. D’ailleurs, nous continuons à défendre le principe de la restitution des décisions d’attribution des logements aux élus locaux, car ils sont les seuls à connaitre les populations et leurs conditions de vie, et qui sont en contact permanent avec les administrés.
Certains quotas des logements de Sidi Ali Lebhar ne sont pas encore attribués et d’autres ont été cédés aux étudiants, qu’est-ce qui justifie cela ?
En effet, les logements qui n’ont pas été attribués sont mis de côté pour une question de mise en conformité il y a eu des malfaçons et cela va être réglé incessamment. Pour ce qui est des étudiants, ce n’est qu’une situation temporaire qui sera réglée dés réception des cités universitaires, notamment à Berchiche dans la commune d’El Kseur.
Concernant les assiettes de terrains, on prétend, lorsqu’il s’agit de projets étatiques, que Béjaïa ne dispose pas d’assiettes foncières, mais on constate que le problème ne se pose pas quand il s’agit de promoteurs, d’investisseur ou d’industriel privés, comment expliquez-vous cela ?
D’abord, je conteste ces propos et je précise que des terrains existent. D’ailleurs, nous avons fait des propositions dans ce sens. Nous avons proposé la délocalisation de la zone d’activité pour récupérer des assiettes importantes de terrains, notamment celle où étaient implantées des entreprises dissoutes. Il est impensable qu’on procède à la cessation d’une entreprise dissoute aux travailleurs qui, quelques temps après, mettent en vente le terrain sur lequel elle est construite, comme c’est le cas de l’EMIFOR, pour ne citer que cet exemple. A cela s’ajoute l’anarchie dans le nouveau bâti. Et puis, je considère que quand il s’git de projets d’utilité publique, même le domaine forestier doit être inclus dans les projets. L’étouffement des agglomérations, l’exode rural et autres facteurs, nous interpellent à projeter aussi la création d’une ville côtière.
Le réseau routier est absolument défectueux et ne répond pas aux exigences d’une ville portuaire disposant de potentialités touristiques et économiques inestimables, y a-t-il un projet dans ce sens ?
Effectivement, le réseau routier est dans un état de délabrement général, ce pourquoi nous avons interpellé le ministère des Travaux publics afin d’accorder une attention toute particulière et significative à la wilaya de Béjaïa. Tout comme pour le démarrage des travaux de la pénétrante, nous avons aussi sollicité un projet d’élargissement de la RN26, qui est de 90 kms allant d’El Kseur vers Akbou, tout comme la route de Toudja. Il y a lieu, aussi, de programmer un projet autoroutier sur le littoral ouest.
Les citoyens vivent au rythme des scandales de corruption, quel est votre opinion la dessus?
Je condamne, de la façon la plus énergique, toute forme de corruption, d’où qu’elle vienne, tout comme l’impunité de certains personnages par rapport à leurs statuts. Les scandales étalés dans la presse portent un coup à l’Algérie et à son peuple. Toutefois, je suis confiant et optimiste que l’Algérie vaincra et saura surmonter toutes les difficultés. L’Etat de droit finira par triompher.
Entretien réalisé par: Amina Hamat et Y.B.