Impressions des présents

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M. Bouazghi, wali de Tizi-Ouzou

«C’était l’un des monuments du cinéma algérien»

«Je me réjouis d’être, une fois de plus, parmi vous. La réédition de cette majestueuse manifestation confirme encore une fois la place favorite de Tizi-Ouzou comme destination de choix pour tous les passionnés de la culture et du 7e art. Ce festival a maintenant acquis sa notoriété. M. Assad peut être fier vu le niveau de consécration qu’a atteint ce festival. Cette 13ème édition est dédiée à l’un des pionniers du cinéma algérien, Abderrahmane Bouguermouh, qui nous a quittés le 3 février dernier. Je tiens à dire aujourd’hui qu’Abderrahmane et sa famille resteront pour l’éternité dans notre cœur. Dda Abderrahmane nous a quittés mais son âme est présente avec nous, aujourd’hui dans cette salle. Je reste convaincu que ce rendez-vous nous offrira un bouquet supplémentaire de films qui enrichira le patrimoine culturel et cinématographique national. Une semaine entière, faite d’émotions projetées sur écrans. Elle va éclairer nos vies et enrichir nos mémoires ».

«C’est un moment particulier»

Abdelkrim Tazarout, président du jury et journaliste

«Merci d’être ici pour Bouguermouh, Mouloud Mammeri et le festival Amazigh. Je suis très honoré d’être président du jury. C’est un moment particulier pour des gens et des noms qui ont beaucoup donné pour la culture algérienne.  J’ai toujours eu un problème avec le cinéma algérien, marqué par l’absence de crédibilité dans les dialogues, ne sachant quelle langue utiliser. Pour moi, la première fois où les personnages ont vraiment eu cette crédibilité ce fut dans un film en langue amazighe, plus précisément « La colline oubliée ».

Yann Seweryn, petit fils de Taos Amrouche

«Son œuvre et son engagement sont vivants et éternels»

«2013 est l’année de la commémoration du centenaire de ma grand-mère, Taos Amrouche, mais également une année de deuil pour la culture berbère et l’Algérie entière qui a perdu l’un de ses plus grands artistes. Je connaissais bien Dda Abderrahmane, nous nous sommes rencontrés il y a de cela plus de quinze ans et nous nous sommes revus à maintes reprises, en France et ici en Algérie. Dernièrement, il m a beaucoup aidé dans mes recherches et la mise en œuvre d’un projet de film sur ma grand-mère. Je souhaiterais donc rendre hommage à l’ami, à l’artiste et à l’homme exceptionnel qu’était Abderrahmane Bouguermouh. J’espère que les jeunes générations le prendront pour exemple pour son immense talent, son courage et sa détermination. Dda Abderrahmane sera toujours, pour moi et pour beaucoup de jeunes, un père spirituel. Je me souviens de lui dans son jardin à Ighzer-Amokrane et de nos conversations nocturnes sur l’art, le cinéma et la culture Kabyle. Il me manque déjà énormément. Mais son œuvre et son engagement sont vivants et éternels ».

Djamila, veuve d’Abderrahmane Bouguermouh

«Je suis honorée par cet hommage»

«J’ai perdu mes mots. La raison est partie avec celui qui a quitté ce monde. Abderrahmane est un homme qui a sacrifié toute sa vie pour le cinéma et la culture algérienne. Il a combattu et affronté sa maladie avec beaucoup de courage, en passant d’un hôpital à un autre. Mon époux s’est retrouvé seul sans véritable assistance ni réconfort. Pourtant c’est quelqu’un qui a toujours tendu la main à tous ceux qui étaient dans le besoin. Il a beaucoup souffert. Là où il allait pour travailler, il trouvait les portes closes », a-t-elle regretté. Puis elle ajouta : « Pourquoi ? Pourquoi ? Il méritait un peu d’attention, mais il n’en bénéficia malheureusement pas. Néanmoins, aujourd’hui, je suis fière et honorée de cet hommage que vous lui rendez. C’est une preuve qu’Abderrahmane est aimé et estimé par les gens. Mon souhait est que les nouvelles générations maintiennent le flambeau et le portent au plus haut. Je tiens à remercier M. Assad, le commissaire du festival, pour ce geste qui l’honore, ainsi que le wali pour ses paroles réconfortantes. A tous j’adresse un grand merci ».

Si El-Hachemi Assad, commissaire du festival

«Ce festival permet  d’ouvrir les barrières»

«La ville des Genêts est désormais un carrefour incontournable. Après nos frères marocains, tunisiens et libyens, Tizi-Ouzou accueille cette année une importante délégation composée d’Egyptiens originaires de Siwa. Pour la première fois nous découvrirons tout un pan de la culture amazighe, un bouquet supplémentaire qui enrichit le patrimoine linguistique amazigh. Notre festival permet, à sa manière, d’ouvrir les barrières. Nous vous proposons de faire de cette rencontre l’édition de la relance et du professionnalisme, critères qui constituent un gage de pérennité et de continuité pour le festival du film Amazigh. Tizi-Ouzou offrira à ses invités, venus des quatre coins du pays et de l’étranger, une semaine d’échanges culturels et d’apprentissage par excellence. Je vous remercie d’être venus aussi nombreux pour cette nouvelle édition ».      

Propos recueillis par S. B.

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