Après la clôture des travaux de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) de Bouira, le P/APW, M. Slimane Ziane, est revenu, avant-hier jeudi, sur les différents dossiers abordés lors de la session.
Concernant le secteur de l’éducation qui a fait, pour rappel, l’objet de nombreuses critiques de la part des élus, notamment à propos de l’absence de chauffage, manque d’hygiène, insécurité délabrement, etc., le P/APW a affirmé qu’il reste beaucoup de choses à faire dans le domaine. « Certes, le tableau dressé par les élus est loin d’être parfait mais les carences soulevées seront entièrement prises en charge », s’est-il engagé.
L’éducation, l’infrastructure ok, le niveau ko
En mettant en évidence les progrès réalisés en matière de structures éducatives à travers la wilaya, M. Ziane assure que « Bouira figure parmi les wilayas les mieux classées en terme d’infrastructures. Notre ambition est d’édifier, dans chaque commune, un lycée et, dans chaque localité une école primaire et un CEM ». Toutefois, cela contraste avec le constat du directeur de l’éducation, qui a déclaré que Bouira figurait parmi les dernières en terme de réussite aux différents examens, notamment au baccalauréat. Face à cela, le conférencier n’a pas caché son «incompréhension», tout en estimant que les matières littéraires, notamment les langues étrangères, sont derrières cet échec. « On a eu à constater que nos élèves ont un réel déficit en langues étrangères et plus précisément en Français. C’est ce déficit qui serait en partie responsable du mauvais classement de notre wilaya ». Interrogé sur les carences soulevées au niveau du corps enseignants à Bouira, l’orateur a tout de suite botté en touche, en disant simplement que « de gros efforts sont fournis par la DE afin de faire grimper le taux de réussite aux examens ».
Les incohérences du service civil obligatoire dans le secteur de la santé
Le secteur de la santé souffre aussi, et ce de l’avis de la commission APW chargée de la santé de l’hygiène et de l’environnement. Cette dernière a soulevé une myriade de problèmes à lesquels fait face le secteur de la santé jugé d’ailleurs de « malade », citant entre autres le manque chronique d’encadrement, le mauvais accueil, la non prise en charge des malades, le manque d’hygiène et le manque de praticiens. M. Ziane a, quant à lui, dénoncé « le manque d’encadrement flagrant » dans les différents centres de santé de la wilaya. Pour l’orateur, qui est médecin cardiologue, « il faut réorganiser les choses dans le but d’offrir aux citoyens de meilleurs prestations de service et aussi encourager les médecins généralistes à poursuivre leurs spécialités ». Abordant l’épineux problème de l’insuffisance de médecins gynécologues au sein de l’hôpital de Bouira, le P/APW de Bouira dira : « Oui, c’est vrai. Les gynécologues à l’hôpital de Bouira font cruellement défaut. Les seuls qu’on a, sont à l’hôpital de Lakhdaria ». « Que voulez-vous que je vous dise ? les médecins préfèrent aller à Lakhdaria, au lieu de venir à Bouira, puisque leur service civil y est moins long ! ». Cette déclaration, aussi surprenante soit-elle, est une -triste- vérité. Et pour cause, en effectuant son service civil dans la commune de Lakhdaria, le praticien aura seulement deux ans de service avant d’ouvrir son propre cabinet, tandis qu’au chef-lieu de la wilaya, ils exigent une année de plus dans le service civil.
L’aménagement urbain, oui mais pas avant…
Le dernier point abordé par le conférencier est celui relatif à l’aménagement urbain et le raccordement au gaz naturel et au réseau AEP, dans certaines communes de la wilaya. À ce propos, M. Ziane a annoncé la tenue prochaine d’une journée d’étude portant sur le taux de raccordement au gaz naturel à travers le territoire de la wilaya. « Bouira détient l’un des taux de raccordement en gaz naturel les plus satisfaisants sur l’ensemble du territoire national, qui est de l’ordre de 70%. C’est une fierté pour nous ! ». Et de préciser : « Cependant, on ne doit pas en rester là on doit redoubler d’efforts pour que chaque village de note wilaya soit alimenté en eau et en gaz naturel. Pour atteindre cet objectif, nous allons organiser incessamment une journée d’étude consacrée justement pour ce sujet, dans le but d’établir une feuille de route qui permettra à moyen terme de raccorder chaque foyer au gaz ». Pour ce qui est de l’aménagement urbain, qui, faut-il le rappeler, fait défaut dans certaines localités de la wilaya, l’intervenant a souligné le fait qu’« il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs ». Selon lui, l’aménagement et l’amélioration du cadre de vie des citoyens se feront après que les travaux de réhabilitation des canaux d’assainissement et autres travaux souterrains soient achevés. « Il faut être méthodique et cohérent dans ces actions. On ne peut pas entamer l’aménagement urbain, sans avoir un réseau de canalisation digne de ce nom », a-t-il ajouté.
Ramdane. B.