L’Egypte renoue avec le trophée

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L’Egypte a remporté le 18e championnat d’Afrique de football des moins de 20 ans, en s’imposant face au Ghana (1-1, 5-4 aux Tab) dans la finale, disputée avant-hier au stade Ahmed Zabana d’Oran, qui a tenu toutes ses promesses en matière de suspense, et qui a permis aux petits ’’Pharaons’’ de renouer, 10 ans après, avec le sacre africain, le quatrième de leur histoire. 

Les deux équipes entament la partie tambour battant. Trois minutes à peine après le coup d’envoi du match, la sélection égyptienne bénéficie d’un penalty après que son attaquant Abdelmonem eut été fauché à l’intérieur de la surface de réparation. Saleh Gomâa se charge de l’exécuter avec succès, donnant ainsi le ton à une partie qui s’annonçait passionnante. Les Ghanéens ne mettent pas de temps pour répliquer, et c’est de la même façon qu’ils vont répondre à leur adversaire, trois minutes après, lorsque l’arbitre algérien, Abid Charef, siffla un penalty à leur profit, jugeant d’anti jeu l’intervention d’un défenseur égyptien sur un attaquant adverse. Arkurful ne rate pas l’occasion de remettre les pendules à l’heure, sous des applaudissements nourris de quelques milliers de supporters algériens ayant donné du piment à cette finale. Le jeu va néanmoins baisser d’intensité par la suite. Un duel oppose, alors, les deux antagonistes au milieu de terrain, sans pour autant qu’aucune des deux formations ne parvienne à y assoir sa suprématie. La preuve, aucune alerte n’est à signaler jusqu’à la 30e minute, quand Arkurful voit son coup franc des 20 mètres s’écraser sur la barre transversale des petits ’’Pharaons’’, une action ayant donné des frissons aux protégés de Yacine Rabïe, qui vont vite réagir en se créant deux occasions nettes de scorer, par Bessam (35e) et Abdelmonem (45e), mais en vain. La deuxième période sera presque à sens unique au profit des ’’Blacks Satellites’’, très dangereux dès le retour des vestiaires, avec notamment des tirs de loin déviés souvent en corners par le gardien égyptien, Aouad Mosâad, qui éprouvera toutefois des difficultés énormes pour stopper les deux bolides de Nketiah (55e) et Salifu (78e), en particulier. Les tentatives égyptiennes se font compter sur les doigts d’une main, dont la plus dangereuse est la reprise de volée de Bessam (54e). Le score en restera là obligeant ainsi les deux adversaires à recourir aux prolongations. Une demi-heure qui n’a rien changé au résultat final, d’autant que les deux équipes, il est vrai gagnées par la fatigue, ont préféré ne pas prendre beaucoup de risques offensifs, donnant l’impression de vouloir recourir à la fatidique séance des tirs aux buts, qui a finalement souri au petits ’’Pharaons’’ (5-4).

Rabïe Yacine sur les traces de Hassen Shehata

L’entraîneur de la sélection égyptienne de football des moins de 20 ans, Rabïe Yacine est pour beaucoup dans le sacre que vient de s’adjuger son équipe lors du 18e championnat d’Afrique de football. L’ancien défenseur international a ainsi cueilli les premiers fruits d’un long travail entamé il y a de cela quatre ans, avec un groupe que tous ceux qui l’ont vu jouer dans cette épreuve lui prédisent un avenir florissant, à même de reproduire les exploits de l’époque de l’entraîneur Hassen Shehata, le dernier sélectionneur à avoir offert à l’Egypte un trophée continental dans la compétition des U-20 (en 2003). « Dieux merci, nos efforts ont été récompensés. Je vis avec ce groupe depuis plus de quatre ans durant lesquelles on a fait beaucoup de sacrifices. Une relation particulière est née entre ces jeunes et moi, je ne suis pas seulement leur entraîneur, mais leur père aussi », a confié à l’APS le premier responsable des juniors égyptiens, comme pour décrire la « recette » de son succès. Et tout comme Shehata, le célèbre technicien égyptien qui a réussi à dominer le continent en s’offrant trois coupes d’Afrique d’affilée des seniors (2006-08-10), avec pratiquement le même groupe ayant remporté le championnat d’Afrique des juniors en 2003, Rabïe Yacine veut refaire le même coup avec sa nouvelle génération. « Ce groupe de joueurs a d’énormes qualités. Je suis bien placé pour dire qu’ils ont avides de suivre les traces de leurs aînés. Non seulement ils ont les potentialités techniques et physiques pour espérer réussir une grande carrière, mais ils ont surtout un très grand amour pour les couleurs du pays, un atout moral non négligeable pour surpasser tous les écueils », a encore expliqué le technicien égyptien. « Avec eux, je m’occupe de tout, y compris de leur scolarité. Ça n’a pas été facile pour nous de remporter ce trophée, vu les difficultés dans lesquelles on a préparé le championnat d’Afrique. Vous êtes tous au courant de la situation instable prévalant chez nous en Egypte, mais cela n’a pas empêché mes jeunes de relever le défi, et c’est tout à leur honneur », a-t-il encore expliqué.                  

R. S.

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