L’ETDE de Béjaïa cherche preneur

Partager

N’arrivant plus à assurer régulièrement et convenablement leurs propres salaires, les travailleurs actionnaires de l’ETDE (entreprise de travaux d’électricité) de Béjaïa ont décidé de mettre leur entreprise en vente. La décision a été prise lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue, récemment, par les actionnaires. À l’origine, l’ETDE était une entreprise étatique, mais en 2005, dans le cadre de la RES (reprise de l’entreprise par les salariées), ses 167 travailleurs ont décidé d’acquérir toutes les actions de l’entreprise. Ils ont tablé sur un accompagnement de l’Etat, mais comme rien n’est venu de ce côté après deux années d’activités plus ou moins rentables, ils se sont confronté à de diverses difficultés pour assurer leurs propres salaires. Les difficultés, explique Lounès Ikhelef, PDG de l’entreprise, viennent du fait que les actionnaires n’arrivaient pas à s’entendre et que personne ne dispose d’une majorité d’actions pour faciliter la prise de décision. En effet, les travailleurs disposent de 10 actions chacun, quatre actionnaires sont détenteurs de 76 titres chacun et le plus grand actionnaire qui possède 101 actions ne représente que 4,5 % du capital global. L’ensemble des membres du conseil d’administration ne dispose pas plus de 20 % du capital d’où, déclare le PDG, la difficulté à gérer l’entreprise. Même pour une banale décision, il faut tenir une assemblée générale. Nous avons, ajoute-t-il, saisi le ministère et notre ex-tutelle de Annaba. Après trois années d’attente, les actionnaires en ont assez et ont décidé de vendre leur entreprise. On a tenu une assemblée générale extraordinaire et on a dégagé une commission qui se chargera de sa vente. Pour se faire, on a contacté un bon nombre d’organismes susceptibles d’être intéressés par notre entreprise. Notre interlocuteur précise que ce qui intéresse le mieux les actionnaires est que l’entreprise soit reprise par l’APC de Béjaïa. Ainsi, l’APC pourrait utiliser le terrain de 11 016 m2 comme elle l’entend. Elle pourrait, aussi, recruter et intégrer à son personnel les travailleurs qui sont, pour la plupart, des électriciens, des soudeurs et des cadres. Interrogé sur le passif de l’entreprise, le PDG indique que celui-ci est de l’ordre de 35 milliards de centimes de dettes fiscales et parafiscales pour lesquelles l’acquéreur pourrait demander un échéancier et 21 mois d’arriérés salaires.                                        

B. Mouhoub

Partager