«Manquements graves des services de l’hydraulique de la wilaya de Béjaïa, avec la bénédiction du wali, Hamou Ahmed Touhami, aux lois régissant l’extraction du tout-venant d’Oued !».
Ces accusations sont celles des habitants du village d’Ait Anane de la commune de Darguina. Ces derniers interpellent, par le biais de leur association, le wali sur le risque imminent d’inondation et d’érosion de leurs terrains limitrophes du cours de l’oued Agrioun. Ce oued pourrait, en effet, être dévié de son lit par l’extraction débridée de tout-venant par un certain opérateur qui détiendrait une autorisation wilayale. Dans leur missive, ces derniers font part de leur « inquiétude » quant à ce danger, matérialisé par l’enlèvement de monticules d’alluvions, faisant office de digues de protection contre les crus de l’oued, qui est de plus en plus menaçant du fait de son élargissement et de sa déviation progressive vers les terrains qu’il peut emporter à tout moment comme cela s’est produit par le passé. Face au danger, les propriétaires de ces terrains avaient, dans un premier temps, interpellé cet opérateur, qui se serait prévalu de l’autorisation délivrée par la wilaya, avant qu’ils ne décident de saisir le wali et le ministre des Ressources en Eau pour contester cette autorisation. En application du décret exécutif fixant la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement, cette autorisation ne peut être délivrée dans le cadre des opérations de dragage des cours d’eau et des plans d’eau qu’après une enquête préalable comportant un affichage public dans un rayon de trois kilomètres, en sus des études de dangers éventuels. Les protestataires attribuent ce « passe-droit » à un lien de cousinage entre ce bénéficiaire et le chef de service en charge du domaine public hydraulique au niveau de la direction de la wilaya des ressources en eau. Ils concluent en menaçant de recourir à d’autres actions plus corsées dans le cas où ce massacre n’est pas arrêté pour sauvegarder leurs droits légitimes. La réglementation relative à la protection de l’environnement dans le cadre du développement durable impose aux services qui ont délivré cette fameuse autorisation de mettre en œuvre toute action de protection, d’extension et de promotion des terres agricoles notamment par l’initiation d’actions pour lutter contre les risques d’inondations. Le débordement de l’Oued Agrioun avait emporté une maison d’habitation, il y a une décennie de cela, et avait inondé toute la route jusqu’au pied de la montagne en 1957. Le danger est imminent et ces propriétaires terriens en sont conscients. C’est la raison pour laquelle ils se sont déplacés jusqu’au bureau de notre journal après avoir attendus en vain une réaction du wali, dont l’un des attachés de cabinet avait reçu, il y a deux semaines, le président et le vice-président de l’association auxquels il avait promis une suite.
A. Gana.