Les habitants de Haouch Guendez grondent !

Partager

Les locataires du haouch Guendez, sis rue colonel Amirouche de la vieille ville de Bouira, s’insurgent contre ce qu’ils qualifient d’exclusion et d’injustice. Ils demandent que « la liste des locataires établie par le propriétaire du haouch et transmise au chef de daïra soit revue ». Ces locataires qui font l’objet d’un relogement dans le cadre d’une opération du RHP affirment que « pas moins de 12 familles habitant le haouch ont été exclues de l’opération ». Selon eux, sur les 23 familles censées être relogées, seules les 11 recensées par le propriétaire ont bénéficié d’un logement. Des logements de type F3 jugés trop exigus et ne pouvant abriter plusieurs foyers. Ces logements, ajoutent les locataires, sont éparpillés sur plusieurs sites à travers la ville de Bouira, notamment au niveau du quartier des 140. Pour ces locataires, l’opération de relogement a été entachée de plusieurs ‘’irrégularités’’. Ils citeront à titre d’exemple l’attribution de logements à des locataires qui seraient arrivés il y a à peine quelques mois, alors que plusieurs autres qui résident dans le haouch depuis des décennies n’en ont pas bénéficié. Toujours selon nos interlocuteurs, les locataires du haouch ont tenté de prendre attache avec le chef de daïra pour le persuader de revoir le recensement effectué par le propriétaire, mais ce dernier n’a pas daigné les recevoir. De ce fait, ils auraient pris attache avec le procureur de la République. Suite à quoi, une commission composée des services de la mairie de Bouira, daïra, services de sécurité et protection civile, a été dépêchée sur les lieux pour procéder à un autre recensement. Cette fois-ci, le recensement a été effectué sur la base de documents d’état civil (livrets de famille, fiches familiales, actes de naissance et résidences), appartenant aux résidents du haouch. Toutefois, ni le recensement établi par la commission ni les recours introduits par les locataires n’auraient été pris en considération par le chef de daïra, toujours selon nos interlocuteurs. D’après ces derniers, le chef de daïra n’aurait pas dû se précipiter dans le lancement de l’opération de relogement, avant d’avoir étudié les recours. Entre temps, et au terme de plusieurs déplacements au siège de la daïra, les locataires déclarent avoir approché le chef de daïra à sa sortie de son bureau. Ce dernier leur aurait fait savoir qu’il lui était impossible d’agir, ce que les locataires assimilent à une fuite des responsabilités. « Si ce responsable est incapable de gérer ce dossier qu’il démissionne ! », ont-ils déclaré. Les locataires refusent à présent de libérer les lieux, et ce jusqu’à ce que tous les recours soient étudiés. D’où leur appel à ce que la liste des bénéficiaires soit revue. « Nous avons un problème avec le propriétaire du haouch et l’Etat n’a pas à s’ingérer dans ce litige. Nous avons déposé une requête en référé au niveau de la justice et nous attendons les résultats des recours formulés. S’ils sont acceptés, nous partirons de ce haouch », affirme Youcef, un résident. Nos interlocuteurs sont catégoriques et annoncent que si rien n’est fait pour recaser l’ensemble des résidents de ce Haouch, ils saisiront par écrit le Premier ministre, le ministère de l’Intérieur, de l’Habitat, de la Justice et le Président de la République.  

D.M.

Partager