Après une chute assez remarquable des cours, aux marchés à bestiaux, qui a duré tout l’hiver, la flambée s’empare à nouveau de ce créneau dans la région, et cela depuis le début du mois de mars, soit à partir du moment où tout les indicateurs d’une saison de fenaison fort prometteuse se sont allumés.
En effet, les cours ont repris l’ascension pour atteindre des niveaux jamais égalés depuis 5 ans. Au niveau du marché hebdomadaire de M’Chedallah, une brebis avec deux agneaux de deux mois franchit la barre de 80 000DA. Avec un seul agneau, elle oscille entre 35 000 et 40 000DA. Pleine, elle est cédée entre 28 à 30 000DA, un bélier adulte s’affiche à 50 000DA, l’agneau d’une année est à 30 000DA. Cette envolée s’explique aussi par un recul net de l’offre, l’ovin, male ou femelle, s’arrache au niveau des stands réservés aux bestiaux, la raison est le fait de maquignons (intermédiaires) et d’éleveurs qui font le plein durant la saison printanière. Période durant laquelle l’aliment de bétail ne pose pas problème et où les troupeaux sont nourris avec peu de dépenses grâce à des pâturages abondamment fournis en herbe verte, ainsi le risque de perte ou de déficit dus à l’achat de fourrage ou d’orge ne planerait plus durant cette saison qui perdure jusqu’à la fin juillet. Bien mieux, le hasard du calendrier fait que les fêtes religieuses, le Ramadhan et les deux Aïd, surviendront après le printemps, en parallèle avec les fêtes de mariage. Une autre période durant laquelle l’ovin prend une nouvelle envolée en matière de prix à cause d’une très forte demande. Toutes ces raisons évoquées font que ceux qui interviennent dans ce créneau raflent, en ce moment, tout ce qui est disponible sur le marché et font de véritables stocks en prévision de cette période, une raison qui explique la pénurie d’ovins, à l’origine de cette vertigineuse montée des prix. L’autre espèce de cheptel qui enregistre la même flambée durant cette période de printemps est le caprin. Les chèvres allaitantes sont cédées au même prix que les brebis pleines, notamment celles de race espagnole ou hollandaise dont l’élevage a carrément explosé depuis plus de 05 ans, soit depuis que les pénuries de lait ont commencé à se manifester, d’autant plus que cette espèce peut produire un minimum de 04 litres de lait de haute qualité par jour, une quantité suffisante pour une famille moyenne, non seulement pour ses besoins en lait mais aussi en lait caillé et en beurre, tout le temps que dure l’herbe verte. A l’heure actuelle, ils sont rares les foyers en zones rurales à ne pas posséder au moins une chèvre de cette race, vers laquelle se sont tournés de nombreux éleveurs car facile à nourrir et à entretenir. De plus, elle rivalise avec la brebis sur le volet du gain et du bénéfice, sachant qu’un litre de lait frais de chèvre est cédé à 50 DA, un kilo de beurre à 600DA. Notons, enfin, qu’a l’inverse de l’ovin et du caprin, la volaille a enregistré depuis les débuts mars, une chute libre en matière de prix, perdant 50% de son coût en s’affichant à 150DA le kg, après avoir surfé durant plus d’une année entre 250 et 350 DA le kg. Les œufs aussi ont été entrainés par cette subite chute des prix de la volaille, avec le plateau de 30 unités cédé à 200DA, sachant qu’auparavant il était cédé entre 300 et 320DA.
Oulaid Soualah

