Depuis mercredi, le wali de Béjaïa a donné le feu vert au secrétaire général de la commune de Barbacha de prendre les rênes de cette municipalité en situation d’impasse totale, et ce, en vertu d’un arrêté portant le numéro 799 et daté du 03 du mois en cours.
Cette désignation d’un administrateur, à la tête de cette commune bloquée depuis les dernières élections municipales, est justifiée pour assurer la gestion des affaires de la commune et la continuité du service public bloqué maintenant depuis des mois. Cette décision, qui était, d’ailleurs, proposée par des citoyens comme solution à « demi mesure » à la crise, apportera un bol d’oxygène, surtout, aux employés communaux sans salaires depuis 4 mois. Ce qui est, en fait, retenu dans les prérogatives limitées du secrétaire général est, notamment la signature des salaires des fonctionnaires et des agents, la gestion des affaires courantes et les dépenses de première nécessité et la signature des documents de l’état civil. La nouvelle a fait le tour de la commune en un laps de temps. C’était un branle-bas de combat pour le mouvement citoyen local contre l’alliance des partis RCD, FLN et FFS à informer tous les délégués des villages pour venir de suite assister à l’assemblée générale ouverte et débattre de la question du jour. La salle était d’ailleurs pleine à craquer. La séance de débat a été suivie par la lecture de l’arrêté du wali. L’assemblée générale est ouverte, même si elle campe sur sa position et revendique, sans relâche, la dissolution totale de l’assemblée communale issue des dernières élections locales. Elle n’a, pourtant, pas manqué d’afficher sa satisfaction quant à cette décision, considérée comme une première bataille gagnée.
Akrour parle d’émissaires de la Présidence à Béjaïa
Mohand Sadek Akrour, élu PST, en prenant la parole, expliqua d’abord que « l’ouverture et la désignation du secrétaire général pour gérer les affaires de la commune mettra un terme aux souffrances des employés, mais ne changera rien à la revendication politique des citoyens». L’ex-maire révélera, par la suite, que le wali de Béjaïa aurait « signé l’arrêté de désignation du secrétaire général sous pression de deux émissaires venus de la présidence. » Il dira aussi que le premier responsable de la wilaya aurait « mis plusieurs heures pour signer le document en question. » Il est à rappeler, cependant, que ce mouvement de Barbacha avait envisagé d’envoyer des délégués pour rencontrer le chef du gouvernement et d’organiser, à Alger, une conférence de presse.
29 nouveaux nés non enregistrés, et des candidats au BAC sans cartes d’identité
La localité retrouvera, certainement, son rythme habituel avec la reprise des services communaux, notamment ceux des éboueurs qui auront beaucoup à faire. Ceux des services de l’état civil ne seront nullement de tout repos, vu la demande en expectative de diverses pièces et documents administratifs. Les premiers qui seront soulagés sont les candidats, aux épreuves du BEM et du BAC prochains, en quête de pièces nécessaires à fournir pour l’obtention de leurs cartes d’identité. Quelques 411 élèves candidats au BAC sont restés, à ce jour, sans cette carte, pourtant indispensable lors de l’examen du mois de juin. Aussi, pas moins de 29 nouveaux-nés sont restés non enregistrés, au niveau de leurs services d’état civil, étant donné qu’ils ont vu le jour au niveau de la maternité de Barbacha durant les 3 derniers mois de crise qui a secoué la municipalité. Ajouter à tout cela, les 270 employés et 200 jeunes travaillant dans le cadre du pré emploi qui n’ont pas été payés depuis 4 mois.
Nadir Touati