Bravant la pluie et le froid, plusieurs centaines de citoyens de la daïra de Kherrata et des communes avoisinantes ont marché, hier encore, dans les principales ruelles du chef-lieu de Kherrara pour réclamer «un changement radical du système» et «l’avènement d’une deuxième République où les droits fondamentaux de tous les citoyens seront respectés». Avec la même détermination qui les anime depuis le 16 février, date de la 1ère marche organisée à Kherrata pour s’opposer à un cinquième mandat de Bouteflika, les manifestants ont réitérer, hier, leur refus catégorique de l’élection présidentielle du 12 décembre prochain, «tant que les symboles du système sont toujours aux commandes du pays».
«Notre combat continuera jusqu’au départ de toutes les figures du régime», assure un manifestant. En agitant l’emblème national et le drapeau berbère, les marcheurs ont scandé à tue-tête «Ulac l’vot ulac». Ils ont également exigé «la libération de tous les détenus politiques et d’opinion», arrêtés depuis le début de la révolution pacifique, au mois de février dernier, et dont la majorité croupit à la prison d’El-Harrach. A noter que la commune de Kherrata compte deux détenus d’opinion. Il s’agit des frères Tadjouri Farid et Adel, poursuivis pour «attroupement non armé et diffusion d’appels à manifestation pouvant nuire aux intérêts nationaux». Comme pour les samedis précédents, la marche d’hier s’est déroulée dans le calme. Aucun incident fâcheux n’a été enregistré. Il faut dire que les manifestants sont déterminés à maintenir le caractère pacifique de leur mouvement, ce qui fait d’ailleurs sa force et lui attire l’admiration du monde entier.
Boualem S.