L’Algérie et le non-alignement

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Par S Ait Hamouda

L’Algérie est un pays non-aligné depuis Bandung, cela fait un bail. Aujourd’hui, on ne parle plus des non-alignés, ni du tiers-monde, ni des pays du Sud ni de ceux du Nord. La seule chose dont on jacte à perdre le souffle ce sont les pays riches, c’est de ceux-là que parle le commun des mortels et, surtout, les peuples qui ne savent rien de tout cela. L’Algérie était, à un certain moment, le plus crédible des pays, elle défendait leurs droits, leurs intérêts, leur souveraineté et plus encore. A présent, elle se retrouve recroquevillée sur elle-même, elle ne sait où donner de la tête, ni quelle position prendre dans un cas de figure, où elle n’entreprend une décision que de manière superfétatoire.

L’Algérie «Mecque des révolutionnaires» est devenue la patrie du «tu me tiens, je te tiens par la barbichette», de là on se comprend à demi-mots, en continuant de jouer. Les principes de la conférence de Bandung (Indonésie 1955) concernent notamment le respect de la souveraineté et l’intégrité des nations, les droits de l’Homme et la justice, lesquels sont toujours d’actualité compte tenu des défis politiques et économiques auxquels font face les pays du MNA. C’est ce qu’on appelle partir d’un point pour rejoindre un autre, et qu’au moment de revenir au point zéro, on se retrouve à faire du yoyo en attendant que ça se tasse.

Ce mouvement est en train de s’effilocher puisque ces pays ne s’entendent qu’à petites doses, ni l’Amérique latine, ni l’Afrique, ni l’Asie ne se retrouvent dans la solidarité imposée par la conjoncture. Tous ces pays suivent un programme tracé par les États-Unis, gros monstre, qui empêche tout pays de se développer, de sortir de l’ornière, d’être ce qu’il veut être, d’assurer sa souveraineté pleine et entière. M. Boukadoum a rappelé, hier, au sommet de Bakou, que «les pays membres, dont l’Algérie, ont mis l’accent sur les principes de Bandung», soulignant que «l’Algérie a eu un rôle déterminant dans la mise en avant du rôle du MNA à travers le monde». Mais l’Algérie ne peut, à elle seule, faire respecter ces principes fondateurs parce que ce n’est pas sa seule mission.

S. A. H.

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