«La politique sanitaire actuelle n’est ni préventive ni curative»

Partager

Le professeur Abdelouahab Bengounia a affirmé hier à Alger, que le secteur de la santé en Algérie est victime de la gestion chaotique qui a mené vers la dégradation et de la qualité des soins et de la politique de prévention sanitaire.  Sous le thème « la santé publique, où en est  la prévention primaire ? », le Professeur Abdelouahab Bengounia a animé à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la santé une conférence-débat, au forum du quotidien national El moudjahid, où il a mis l’accent sur  les différents maux dont souffre le système sanitaire en Algérie, dont l’absence d’une politique de prévention, qui a engendré une évolution des maladies et du taux de mortalité. « La prévention ne se résume pas à des campagnes de sensibilisation occasionnelles, mais c’est un travail qui se fait à long terme », a fait remarquer, le conférencier. Il mettra en cause l’échec de la réforme hospitalière initiée en 2002 : « n’est-il pas réellement indécent de parler encore, après 10 ans, de cette réforme illusoire, qui après avoir vu passer six ministres de la Santé et englouti plus de 50 milliards de dollars, laisse, aujourd’hui, le démuni mourir sans traitement et contraint le nanti et le privilégié à prendre l’avion pour se faire soigner en Europe », s’est interrogé le professeur.  Il ajoutera que les violations de la constitution et des textes de lois ont détruit la santé publique, en faisant perdre à l’Algérie des opportunités pour la promotion de son système de santé « à l’instar de l’organisation du pays en secteurs sanitaires universitaires, en 1986, qui aurait pu conduire à l’ouverture de facultés de médecine dans la plupart des régions, y compris les wilayas du sud », a regretté le Professeur. Ce dernier a justifié également,  ses dires par, «  l’évolution  des indicateurs de santé qui confirme la situation chaotique de ce département stratégique.  Nous avions en 2009 une surmortalité adulte surtout féminine statistiquement significative  (105, contre seulement 86 au Maroc et 40 en Tunisie) », a indiqué le Professeur Bengounia.  L’infection VIH/Sida progresse dangereusement, ainsi que la tuberculose, pour laquelle il est établi que sa prévalence est inversement proportionnelle aux dépenses de santé. 

136 cas. 

« Cela prouve clairement que nous n’avons même pas la santé correspondante à nos faibles dépenses. Des sommes considérables, destinées à la santé publique, ont été dilapidées ou déviées de leur objectif », a ajouté le professeur.  Selon lui, nous sommes entrés dans l’ère de la médecine préventive et prédictive : «  La satisfaction des besoins de santé des populations (habitat, eau potable, nutrition, espaces verts, ainsi que l’éviction des facteurs de risque) est plus efficace pour l’amélioration de leur état de santé qu’une réponse ponctuelle à leur demande de soins », a conclu le Pr. Bengounia.

 Samira Saïdj 

Partager