«L'Algérie rejette l’islamisme politique»

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Le secrétaire général du Mouvement Populaire Algérien, Amara Benyounès, a été l’hôte, hier, du forum de Liberté. Cette rencontre a, non seulement, permis aux journalistes présents d’avoir des réponses nettes à leurs questionnements, mais aussi de se fixer sur les objectifs tracés par le parti MPA, à la veille d’échéances importantes et décisives.

D’entrée, le premier responsable de la troisième force politique du pays, a jugé nécessaire d’affirmer, à ceux qui douteraient des raison de l’essor du parti à ce rang, qu’il le doit au travail accompli par ses militants candidats, à la sincérité de leur engagement et que, de toute manière, « en défendant un certain nombre d’idées, il est normal que je me fasse des adversaires », a-t-il indiqué. Postulat qui trouve tout son sens dans le proverbe kabyle qu’il a bien voulu  citer : «La personne aimée de tous est douteuse, la personne détestée de tous est aussi douteuse », et d’ajouter le concernant : « Et moi, je n’ai pas que des amis ! ». Et pour clore ce sujet à propos de la place qu’occupe le parti sur l’échiquier politique national, Amara Benyounès a indiqué que « ceux qui se sont battus avec nous, savent que la place qu’occupe le parti est largement méritée ». Questionné à propos du prochain Congrès extraordinaire prévu pour la fin juin, le SG du MPA a fait savoir qu’à la veille de ce Congrès, des réunions régionales ayant pour objectif de resserrer les rangs du parti sont périodiquement organisées, à l’image de celle qui s’est tenue, samedi dernier à Constantine, et celles d’Oran et d’Alger qui doivent avoir lieu prochainement. Très serein et ne manquant jamais d’arguments, Amara Benyounès a balayé d’un revers de main la rumeur faisant état de dissensions au sein de son parti, en indiquant que ça ne pouvait en être le cas pour le motif, a-t-il indiqué qu’« au sein du MPA, on discute de tout et les élus sont mus par le souci de porter haut et fort les objectifs du parti sous la bannière duquel ils activent ». Evoquer la révision de la Constitution, dont la commission chargée de le faire a été installée, hier, par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, ne pouvait en aucune manière être soustraite, tant l’enjeu qu’elle porte est déterminant. C’est ainsi qu’à une question sur l’opportunité du moment, le SG du MPA a rétorqué que cette question relevait exclusivement du programme tracé par le Président de la République. De fil en aiguille, Amara Benyounès a indiqué que la question d’un éventuel quatrième mandat du président relevait exclusivement de deux parties bien distinctes, Bouteflika et le peuple. Allant plus loin dans son argumentaire, Amara Benyounès a fait savoir la position du parti concernant cette question, étant d’une simplicité absolue. « Si le président Bouteflika annonce son intention de se porter candidat pour un quatrième mandat, il aura notre soutien absolu, car il est le seul à pouvoir assurer la stabilité du pays», a-t-il déclaré avant d’ajouter que l’initiative lancée par certains partis et des personnalités politiques pour faire barrage à la candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat n’a aucun sens. «D’abord, le Président n’a pas encore exprimé son intention de se porter candidat, et puis, c’est le peuple qui décidera de lui accorder ou non sa confiance pour un quatrième mandat. Si ces parties ont réellement une volonté politique pour briguer ce poste, elles n’ont qu’à le faire et c’est au peuple d’en juger, mais elles ne pourront pas empêcher le citoyen de jouir de son droit constitutionnel», a-t-il dit. Abordant les scandales de corruption qui alimentent l’actualité il dira qu’il faut respecter le principe de la présomption d’innocence. «Il faut laisser la justice faire son travail, surtout que le Président de la République a donné toutes les garanties pour que ces affaires soient traitées conformément à la loi», a-t-il fait savoir.   Enfin, et à une question sur l’islamisme politique, le premier responsable du MPA a indiqué que la décennie dite « rouge » et l’isolement de l’Algérie ne doivent  pas être occultés. Et c’est justement cette tragédie qui a poussé le peuple à rejeter l’islamisme de ceux qui prônent la « Charia» à des fins électoralistes. L’Algérie, a fait savoir Amara Benyounès, est le premier pays musulman à rejeter, définitivement, l’islamisme politique.

Ferhat Zafane

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