Le calvaire des parents

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Depuis plus d’un mois, la même scène se répète au niveau de la polyclinique de Draâ El Mizan,  chaque lundi, journée réservée pour la vaccination des bébés de 3, 4, 5 et 18 mois, contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche.

Des dizaines de mères et de pères se présentent, aux premières heures de la journée devant la structure sanitaire. « Je n’ai pas pu vacciner mon petit-fils âgé de 19 mois », nous déclare une grand-mère qui s’était pourtant présentée à la polyclinique aux environs de huit heures. Elle dira que les inscriptions sur la liste ont débuté bien avant cinq heures du matin. Pour sa part, le surveillant médical, M. Hocine Bassaïd, que nous avons rencontré pour un bref entretien, reconnaitra qu’il y a une pénurie de vaccins et que, jusqu’à lundi dernier, le quota de vaccins reçus était très insuffisant, et que la forte demande n’avait pas été prise en compte par les anciens responsables de l’EPSP de Boghni au moment de l’établissement des prévisions. «C’est la première fois, depuis un mois, que nous avons atteint les 100 doses, grâce aux multiples démarches entreprises par le nouveau directeur de l’EPSP de Boghni auprès de l’institution concernée, alors qu’auparavant, nous ne vaccinions que 30 à 40 de bébés», nous confie notre interlocuteur, tout en nous précisant que la liste de ce jour (lundi dernier, Ndlr) comprenait 115 enfants inscrits, mais qu’il n’était pas exclu que d’autres qui n’y sont pas portés, arrivent un peu plus tard. Il en est de même pour le vaccin VHB contre l’hépatite B, qui n’est pas du tout disponible, d’autant que le quota demandé dans l’état prévisionnel a été consommé depuis plus d’un mois. Cependant, il reste une autre option, celle de se rabattre sur les pédiatres privés qui proposent  cette vaccination à 1500 dinars la dose, mais cela n’est pas à la portée de toutes les familles.  Par ailleurs, outre cette pénurie de vaccins, la polyclinique de Draâ El Mizan n’est pas dans un état reluisant. «Depuis son installation, le nouveau directeur de l’EPHP de Boghni a effectué plusieurs visites d’inspection dans notre structure. Cela s’est soldé par la venue d’une commission comprenant, entre autres, les services de la SLEP, qui a dressé des fiches techniques pour la réhabilitation de cette structure sanitaire, notamment par des travaux de peinture, d’étanchéité ainsi que de bitumage de la cour et des alentours», nous déclare M. Hocine Bassaid.  Il ajoutera que le plus urgent est de doter la polyclinique de moyens de transport et d’ambulance.

«Nous n’avons aucun véhicule, aucune ambulance… ce qui nous oblige à utiliser nos propres véhicules pour nous rendre à Boghni et nous approvisionner en médicaments ou pour y régler des affaires administratives. Et en cas d’urgence médicale, la protection civile refuse de pénétrer dans l’enceinte de la polyclinique, ce qui nous oblige à d’abord faire sortir le malade», nous signale également notre interlocuteur.

Essaid  Mouas.

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