Le séminaire-atelier international, sur la qualité des soins et la sécurité du patient, a été officiellement clôturé en fin de semaine dernière, par le Pr Ziri, DG du CHU de Tizi-Ouzou, au niveau de l’auditorium du centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou. Cette rencontre, initiée par le CHU de Tizi-Ouzou, s’inscrit dans le cadre de la formation continue des médecins, revêtant un intérêt capital pour la prise en charge et la sécurité des patients. Elle s’est étalée sur deux jours, les 7 et 8 de ce mois d’avril. Afin de cerner ce sujet à multiples facettes, les organisateurs ont axé leurs travaux, notamment durant la seconde journée, sur quatre thèmes principaux, « Gouvernance de la santé en Afrique », « Activités de santés basées sur la performance », « Economie de la santé principes et fondements théoriques » et « Gestion axée sur les résultats ». Dans sa communication intitulée « Economie de la santé principes et fondements théoriques », le Pr Brahamia, de l’université de Constantine, a abordé des exemples des coûts des soins dans différents pays. Il conclura en indiquant : « l’analyse économique des soins n’est pas une panacée et elle ne peut remplacer la réflexion critique. Elle permet cependant de créer et de synthétiser une information dont les médecins et les citoyens ne devraient pas se passer lorsqu’ils établissent des priorités et allouent des ressources dans le domaine de la santé ». « Gestion axée sur les résultats » est le titre d’une autre allocution présentée par A. Lamiri, PDG de l’INSIM Alger, qui dira d’emblée : « nous ne sommes pas comme ces pays qui ont une vision de ce qu’ils vont faire dans 20 à 30 ans ». Il expliquera que chaque domaine a une institution qui le gère, mais, dira-t-il : « nous n’avons pas d’institution qui coordonne et gère une cohérence de fond, ce qui fait que l’effet brownien (genre d’anarchie) existe. Donc il y a une répercussion inévitable sur les politiques de la santé ainsi que sur la qualité des soins et l’utilisation des ressources au niveau des différents centres de santé ». Quant à l’effet papillon, il est également présent, selon lui, car sur la chaîne des intervenants, il suffit d’un petit problème pour que tout le système ne fonctionne plus. « Petite cause, grand effet », a-t-il dit en poursuivant : « nous avons une culture économique qui, depuis longtemps, est pleine de fausses croyances concernant l’apport substantiel que peut avoir le management hospitalier. Nous croyons, par exemple, à tort, que le management des institutions de santé est une question d’intégrité de dévouement ou de volonté qu’il suffirait de vouloir et d’aimer son travail pour produire des résultats, que le bon sens suffirait pour mettre en place les mécanismes adéquats ». Selon M. Lamiri, nous avons un mécanisme destructeur et nous avons donc besoin de management partout et pas uniquement au niveau des structures économiques. « Il n’y a pas de pays sous-développés, mais il y a des pays sous gérés. Si vous avez des ministères et des wilayas, des hôpitaux et des universités qui sont mal gérés, vous pouvez investir les ressources que vous voulez, vous n’aurez aucun résultat. En Chine, lorsqu’ils mettent 1dollars dans leur économie, l’économie transforme celui-ci en 3,5 dollars. En Algérie, ils mettent 4 dollars pour obtenir 1 dollars de production », a-t-il dit. Il indiquera par ailleurs que sans les indicateurs, l’amélioration relève du miracle. « Les facteurs clefs du succès commun sont la gestion de l’intelligence humaine, ainsi que le management de l’information. Nous ne pourrons pas nous améliorer si nous n’avons pas de base d’informations et d’indicateurs précis pour comparer et pouvoir s’améliorer », a-t-il dit. Dans la suite de son allocution, M. Lamiri affirmera qu’en management, si une chose n’est pas précise, la communication ne passe pas. Il précisera également les indicateurs utilisés en management hospitalier, ainsi que les conditions de réussite et les mesures des résultats. Durant l’après-midi, les modérateurs de la quatrième séance de ce séminaire ont invité un rapporteur de chaque atelier pour présenter les résultats obtenus dans chacun des quatre ateliers, lancés la veille. En effet, l’atelier N°1 a porté sur la mise en œuvre d’un programme national sur la qualité des soins et la sécurité des patients, ainsi que la présentation d’un projet pilote en Algérie, relatif aux soins de qualité et sécurité des patients en 2013. L’équipe du deuxième atelier, qui avait pour thème « Indicateurs d’évaluation », s’est basée sur les indicateurs d’évaluation de la qualité et les résultats des soins pour améliorer la qualité des soins et satisfaire les patients. Le rapporteur de cet atelier dira que son équipe s’est focalisée sur la meilleure façon d’apporter des réponses à la problématique et remédier aux insuffisances enregistrées dans les différentes structures de soins. Pour sa part, Dr Issiakhem a exposé le travail et les résultats établis par les participants à l’atelier N°3, dénommé « Gestion des risques », qui consiste à comment découvrir et signaler un événement indésirable, ainsi que le mode de traitement. L’atelier N°4 a porté quant à lui, sur l’accréditation des établissements de santé. Un nouveau mot dans le jargon habituel de la santé et qui selon le rapporteur de cet atelier n’est autre que la finalité d’un autre type d’évaluation des établissements de santé. Selon l’équipe, il est nécessaire et utile d’introduire ce système au sein des établissements de santé. Enfin, ces ateliers ont, en effet, chacun son tour, présenté un nombre important de recommandations et de projets à prendre en considération pour pouvoir améliorer le secteur de la santé y compris la qualité des soins et la sécurité du patient. « Je tiens à remercier tous les participants à ce séminaire, durant deux journées bien pleines, surtout nos amis venus de loin, des quatre coins du pays, d’Europe et d’Afrique. Ces deux jours ont été marqués par des débats très riches. Beaucoup d’informations ont circulé. Je pense que c’est une première pierre posée et que nous continuerons certainement sur ce chemin pour améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients, et pourquoi pas aller prochainement vers l’accréditation. Nous essayerons de travailler comme à travers tous les pays développés. Je pense que nous avons assez de moyens pour aller de l’avant », conclura le Pr Ziri, DG du CHU avant d’annoncer la clôture officielle de ce séminaire.
S. B.