La grogne du personnel

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L’ensemble du personnel de l’EPH de M’Chedallah, tout corps confondus, médical, paramédical et administratif, a observé hier matin, un sit-in d’une demi-journée, pour protester contre la léthargie qui frappe cette structure depuis au moins 08 mois. La principale raison réside dans la grève illimitée déclenchée par les contractuels depuis le mois de septembre 2012, pour revendiquer leur intégration au statut de permanents. Une longue grève, ponctuée par des actions de solidarité cyclique des autres corps de l’EPH. Une situation qui a conduit à un dysfonctionnement de l’une des structures étatiques les plus névralgiques en charge de la santé publique. A noter, toutefois, que le sit-in d’hier a été décidé par les corps médical et paramédical pour protester contre le retard mis pour le versement des salaires, qui intervient d’habitude entre le 05 et le 10 de chaque mois. Cela, en parallèle aux primes de rendement (PRI) trimestrielles qui n’ont pas été reversées aussi. Un retard justifié par la fermeture de l’économat et les services en charge de la paie par les vacataires. Sur le plan fonctionnel, les protestataires exigent l’ouverture d’un service des urgences médicales dans l’enceinte même de l’hôpital, de manière à libérer celui de la polyclinique mitoyenne où le service des urgences est géré par l’EPH.  C’est ce qui ressort des dires du docteur Tazaghart, qui expliquera que cela « permettra à l’EPSP d’ouvrir un service de garde au chef-lieu de daïra et de désengorger l’actuel service des urgences, saturé et débordé. » Le point suivant soulevé par les grévistes est la fermeture, depuis une année, du bloc opératoire de l’EPH, pour rénovation. Bien que les travaux soient menés à terme, ce service reste fermé malgré les engagements du DSP, qui a promis, lors de la visite d’inspection du nouveau wali à la fin du mois de mars, que la première intervention chirurgicale dans ce bloc opératoire serait effectuée le 07 avril. Un engagement non tenu par le fait, apprend-on, que les chirurgiens affectés à ce service exigent que leur soit remis un certificat de conformité. La même contrainte est observée au niveau du bloc des urgences chirurgicales au niveau de la polyclinique, fin prêt depuis des mois. Bloc non opérationnel pour les mêmes raisons de certification de conformité qui fait que les malades nécessitant une intervention sont systématiquement évacués vers le CHU de Tizi-Ouzou. Sur ce point, le directeur de l’EPH, M. Kebbas, répliquera que le bloc opératoire a toujours fonctionné avant sa rénovation, sans ce document exigé par les chirurgiens.

Ce qui sous entend que l’argument ne tient pas la route, n’étant qu’une simple formalité. Sur un autre volet, le porte-parole du corps médical, le Dr Tazaghart, affirmera que l’effectif de ce corps, réduit à 20 médecins, est en deçà de l’effectif qu’exige l’énorme masse de travail à laquelle il fait face.  Et de citer, à titre d’exemple, que les congés ou les arrêts de travail ne sont pas acceptés, sans quoi l’hôpital serait paralysé. Notons, enfin, pour conclure sur une bonne nouvelle, que le dossier des 98 contractuels qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, est en voie de finalisation, selon le directeur de l’EPH, qui exhibe une correspondance du ministère de la Santé l’avisant que le ministre de la tutelle et celui des Finances sont enfin arrivés à un compromis et qu’un arrêté interministériel a été signé par les deux parties pour l’intégration, à titre de permanents, de la totalité des contractuels, au nombre de 98. Le dossier se trouve actuellement au niveau de la fonction publique qui constitue la dernière étape de sa régularisation.

 Oulaid Soualah.

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