Des habitants de la localité d’Assatal, située à huit kilomètres au nord du chef-lieu communal, crient leur désespoir de se voir «spolier de leurs terres», suite à un projet de ligne électrique haute tension, dont les pylônes seront implantés sur leurs propriétés.
Selon Smaïl, un des citoyens de cette localité dont les terres sont ciblées par ce projet, il est inconcevable qu’un projet de ce genre puisse être réalisé sans que les personnes concernées (les propriétaires terriens) n’aient été avisées au préalable lors de l’étude technique de ce tracé. «On nous affirme que l’étude a été faite en 2003, cependant, ni moi, ni mes voisins n’avons été informés qu’une ligne de haute tension allait survoler nos terres», déclare-t-il. Même son de cloche auprès de ses voisins qui s’insurgent contre ce qu’ils qualifient de «décision irresponsable». Pour ces derniers, leur opposition est d’autant plus justifiée que le tracé en question pourrait parfaitement suivre une ligne droite en longeant la lisière de la forêt. «Cette ligne va le long de la forêt sur plusieurs kilomètres, arrivée devant notre bourgade, elle survole nos terres en V pour reprendre plus loin le tracé longeant la lisière. Nous ne sommes pas contre la réalisation d’un projet d’utilité publique, néanmoins lorsqu’il y a possibilité d’éviter tout désagrément irréversible, pourquoi ne pas adopter une solution palliative», ajoute un autre citoyen. Du côté de la DMI, on affirme que cette ligne de 220 KV démarre de Bouira pour atteindre El Kseur et Darguina dans la wilaya de Béjaïa. Le lancement des travaux s’est fait fin 2007, début 2008 et vise à sécuriser l’alimentation électrique d’une partie de la wilaya de Béjaïa, et permettra une interconnexion entre les wilayas de Bouira et Béjaïa. C’est-à-dire si une panne intervient sur le réseau de Bouira, cette ligne permet un retour d’alimentation à partir de Béjaïa, affirme M. Amir Mohamed Réda, directeur de l’énergie et des mines. Selon notre interlocuteur, plusieurs oppositions freinent la réalisation de ce projet déclaré d’utilité publique. C’est le cas, notamment de la localité des Djaâdi, à la sortie Est de Bouira, de la famille Merzouk à El Adjiba, à Chorfa et à Aghbalou. Pour le cas d’Assatal, le DEM dira que la situation est compliquée et que pour changer le tracé comme le souhaitent plusieurs membres de la famille Merzouk, cela prendrait du temps et un surcoût. «Il faut savoir que entre chaque pylône, il y’a environ 300 à 400 mètres, donc pour revoir le tracé comme le demande certain, nous devrions refaire non pas un, ni deux ni trois installations de pylônes, mais plusieurs, ce qui prendrait beaucoup de temps. Hélas nous n’avons pas suffisamment de temps, car le projet doit être réceptionné au mois de mai, au plus tard au mois de juin prochain». Toutefois, M. Amir Mohamed Réda se montre confiant en assurant que des négociations sont en cours avec les APC concernées et les propriétaires terriens. «Nous pensons qu’il y a une avancée dans les pourparlers avec les personnes qui s’opposent à ce que cette ligne traverse leurs terres. Nous comprenons qu’une fois les pylônes implantés, il y aura 25 mètres de chaque côté ce qui suffira largement pour la construction de tout projet sur ces terrains. Leurs doléances sont légitimes et nous trouverons, certainement, un terrain d’entente pour mettre un terme à ces oppositions».
Hafidh B.

