Dans la commune de Souk El Tenine on ne trouve ni décharge contrôlée ni, encore moins, un centre d’enfouissement technique.
Pour rappel, la seule décharge communale disponible au niveau d’Ighil Oumenchar a été fermée depuis des années, à cause de l’opposition des riverains. Les rejets ménagers de Souk El Tenine atterrissent au CET de Oued Fali. L’éloignement de ce centre et l’insuffisance des moyens font que la collecte reste irrégulière et insuffisante. Le chargé de l’environnement que nous avons questionné à ce propos dira : « Nous avons actuellement un camion à benne Tasseuse, une benne tractable et 3 camions. C’est pour cela que la collecte est insuffisante. Toutefois, au chef-lieu, la benne passe tous les jours. Pour les villages, les camions ne passent que 2 fois par semaine. Certaines zones éparses et des maisons éloignées ne bénéficient pas de cette opération car nous ne pouvons pas y accéder à cause de leur enclavement. Ajouter à cela le fait que la commune enregistre un manque flagrant en chauffeurs. Ceux partis en retraite ne sont toujours pas remplacés. Nous demandons donc, pour plus d’efficacité plus de matériel roulant et l’affectation d’au moins 4 chauffeurs ». A signaler que l’opération blanche Algérie a été lancée depuis quelques semaines. L’APC participe avec ses moyens à l’opération de nettoyage de la ville, de l’axe principal et des villages. Toutefois, l’incivisme fait que dès qu’un lieu est nettoyé il est très vite ré envahi par les déchets. Pour s’en rendre compte, il suffit juste de jeter un coup d’œil aux accotements.
15 agents assurent la collecte
A Souk El Tenine, on enregistre, selon des chiffres qui nous ont été communiqués par le chargé de l’environnement, 15 agents de nettoyage, dont 4 sont employés dans le cadre de l’IAIG. Certains d’entre eux sont très jeunes, mais ils font leur travail sans rougir. Khadir Mohamed, l’un d’eux, fait ce travail depuis 2002. Il est malheureusement toujours dans le cadre de l’IAIG : « Les 5 400 DA que je perçois ne suffisent même pas à mes petites dépenses personnelles. Je dois bricoler pour arrondir mes fins de mois. J’aimerais être titularisé pour pouvoir fonder un foyer et construire un avenir. Je n’ai pas honte de mon travail, car je le trouve noble. Sans nous, la ville aura les allures d’une décharge à ciel ouvert », nous confiera-t-il. Pour Mr Babou, un homme agé de 59 ans, huit enfant et huit petits enfants, il est le doyen des nettoyeurs de Souk El Tenine. Son cas est un peu spécial, car il ne supporte pas de voir traîner la moindre saleté dans la rue. « Pour nettoyer mon périmetre, je n’hésite pas à acheter de l’eau de javel, des détergents et du savon. Je paie parfois de ma poche. Tout cela pour permettre aux gens d’évoluer dans un milieu propre et de respirer de l’air sain. Je trouve aberrant que des gens manquent autant de civisme et d’hygiène. Ils osent même uriner en pleine voie publique. Je ne supporte pas cela, si bien que je n’arrête pas de nettoyer. Nos concitoyens se doivent de respecter la propreté de leur ville. Ils doivent avoir un peu d’égard pour notre travail. L’hygiène est l’affaire de tout le monde, il y va de notre santé et de notre bien-être à tous ». La discussion avec Dda Mouh est plaisante et surtout instructive. Cet homme que tous les citoyens de Souk El Tenine estiment et respectent n’attend aucune reconnaissance matérielle. Il espère néanmoins que les citoyens finiront par prendre conscience de leurs actes et leurs effets néfastes sur la nature et l’environnement.
Hocine Taib