2ème colloque international sur Tamazight

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L’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira abrite, depuis hier, le deuxième colloque international sur le thème «La langue amazighe, de la tradition orale au champ de la production écrite, parcours et défis».

Cette rencontre scientifique, organisée par le département de la langue et cultures amazighes (DLCA), va s’étaler sur deux jours (le 17 et 18 avril). Des universitaires algériens, marocains ainsi que d’éminents professeurs de l’INALCO de Paris et de l’IRCAM de Rabat vont donner des communications sur des thématiques diverses sur la langue amazighe traitant notamment de l’oralité de l’écriture, mais aussi du passage de l’oral à l’écrit dans cette langue. Au total, pas moins de 24 communications qui sont au programme de cette rencontre scientifique. Pour ce premier jour du colloque, deux séances, portant sur les thèmes de « Oralité et passage à l’écriture » et « Nouveaux genres et caractérisation des corpus écrits », sont prévues. La première séance, présidée par le professeur Mustapha El Adak de l’université d’Oujda, a vu l’intervention de cinq universitaires. Mustafa Ben Abbas de l’université de Nador (Maroc), le premier intervenant, a parlé de « oralité et tradition orale ». Le conférencier reviendra sur les différents aspects de l’oralité dans la langue amazighe, ses caractéristiques, mais aussi son importance en tant qu’outil de préservation de l’identité amazighe. Le Dr El Khatir Aboulkacem de l’Institut de recherche en Anthropologie (IRCAM) de Rabat a tenté d’apporter des éléments de réponses quant à la problématique de « la culture amazighe est-elle nécessairement orale ? ». En partant de l’étude de la tradition manuscrite en amazighe dans le Sud marocain, l’universitaire a tenté de montrer que l’écriture a toujours existé dans certains milieux amazighs à des degrés variables. Pour lui, l’écriture s’est même adaptée à des contextes d’usage différents et aux nouvelles conditions et besoins sociaux et politiques. Le Dr Kamal Bouamara du DLCA de l’université de Béjaïa a assuré une communication sous le thème « De l’oralité à la codification graphique de tamazight-taqbaylit : Quels passages à l’écrit ? ». De prime abord, le conférencier a qualifié le concept de « passage à l’écrit » d’insuffisant et d’impropre, voire même de pas assez fort. Pour lui, il y avait bien au contraire énormément de tentatives et d’expériences ayant jalonné ce processus. Selon lui, les expériences de codification du tamazight-taqbaylit sont nombreuses et diverses et certaines d’entre elles remontent au 19ème siècle. À ce titre, il distinguera trois catégories, à savoir celle à base de Tifinagh, une seconde à base de l’alphabet arabe et enfin une dernière à base de l’alphabet gréco-latin. Mais cette dernière reste, selon lui, « sans commune mesure » avec les deux autres. Au sujet de l’expérience de codification de tamazight-taqbaylit en gréco-latine, il citera, entre autres, celles des pères français Dallet et Hugues. Les universitaires Hossaien Ferhad de l’université d’Oujda et Karima Aït Ihaddaden ont terminé la première séance avec des communications sous les thèmes « Le passage de l’oral à l’écrit ‘’standardise’’ dans le compte Adfel azeggagh de F. Azerwal » et « Le rôle de la narration et son impact sur la transcription des poèmes d’Ahmed Lamsih dans la région des Ouacifs». A signaler qu’une série de conférences a été programmée dans l’après-midi. Pour la journée du jeudi, trois autres séances, ayant pour thèmes « Problèmes de traduction de et vers tamazight », « Langue et pratiques pédagogiques » et « Questions de ponctualité et de l’écriture de tamazight », sont au programme.

D.M.

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