Tizi-Ouzou isolée

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La RN 12 a été fermée, hier, par les transporteurs de voyageurs assurant la liaison Oued Aïssi-centre-ville de Tizi-Ouzou. La plate-forme de revendications de ces derniers est axée sur des points devant améliorer leurs conditions de travail. 

Le trafic routier sur la RN 12 a connu, hier encore, une autre journée mouvementée. Une vrai pagaille sur la chaussée bouclée par ces opérateurs. En effet, les transporteurs de voyageurs par bus, assurant la liaison entre le chef-lieu de Tizi-Ouzou et la gare multimodale de Oued Aïssi, à une dizaine de kilomètres, ont décrété la journée d’hier journée de protestation. Ils ont donc décidé d’un double mouvement, une grève et la fermeture de la R12 au niveau de Tazmalt El Kaf. D’après les renseignements recueillis auprès des grévistes, ces derniers veulent dénoncer les conditions de travail qu’ils jugent «difficiles». Les transporteurs en grève se plaignent en fait de « la facilité avec laquelle sont accordées les autorisations d’exploitation de cette ligne ». D’après certains grévistes : « la ligne est saturée à l’heure actuelle, et les bus, qui sont sur place répondent largement à la demande ». La double action d’hier était aussi l’occasion de soulever d’autres problèmes, notamment celui du manque d’arrêts. Un problème qui se pose notamment au niveau du chef-lieu de la wilaya au sein de laquelle leur travail se complique. En effet, explique ce contestataire qui citait le problème d’arrêts autorisés : « nous subissons à chaque fois la pression des services de sécurité ». Autre point relevé il s’agit de l’insécurité dans la gare de Oued Aïssi, un problème qui se pose et aux voyageurs et aux transporteurs, mais pour lequel aucune solution n’a été trouvée, depuis la délocalisation de station vers le port sec de Oued Aïssi. Le mouvement des transporteurs a par ailleurs été motivé par la décision récente des pouvoirs publics de leur retirer le droit de stationner en face de l’ancienne gare routière. Un espace qui a été récupéré pour utilité publique, les contraignant ainsi a n’observer que des arrêts très courts. Une décision qui n’était pas faite pour les arranger, eux qui étaient habitués à s’y garer pour faire le plein de voyageurs. Optant pour une action le premier jour de la semaine, les grévistes ont ainsi voulu mettre la pression sur les autorités afin qu’elles satisfassent leurs revendications. Comme si les travaux pour la réalisation du dédoublement de la RN 12 ne causaient pas suffisamment de désagréments, ce mouvement de protestation observé dans la matinée d’hier par les transporteurs de voyageurs a engendré un énorme chamboulement dans le trafic routier dans l’Est de Tizi-Ouzou. En effet, depuis la station de Oued Aïssi jusqu’à l’entrée Est du chef-lieu de la wilaya, une file énorme de véhicules, pris au dépourvu, fut bloquée durant plusieurs heures. Une fois de plus, ce fut le citoyen qui paya les frais d’une telle action pour le moins paralysante. Des centaines de milliers de citoyens qui empruntent au quotidien la RN 12 se sont retrouvés pris au piège. Des milliers d’étudiants et de travailleurs n’ont pu accéder, qu’en fin de matinée, au chef-lieu de la wilaya. La plupart d’entre eux n’ont eu aucun autre choix que celui de parcourir la distance à pied jusqu’à la gare intermédiaire de Timizar Loghbar, ou même jusqu’au chef-lieu de la wilaya. « J’ai fait le parcours depuis la station de Oued Aïssi jusqu’au stop (Station de Timizar Loghbar Ndr) à pied. Plus de 7 kilomètres, ce que pratiquement tous les voyageurs ont été contraints de faire. Je n’avais pas le choix, je ne pouvais me permettre de m’absenter pour un blocage de route. Mais je pense qu’il aurait mieux fallu que je retourne chez moi, je ne suis arrivé qu’à 11h30 à Tizi-Ouzou », nous dira un fonctionnaire. La route a été rouverte en fin de matinée par les protestataires qui ont par la même occasion mis un terme à leur grève. Ceci suite aux promesses qu’ils ont eues de la part de certaines autorités qui sont venues à leur rencontre. Il s’agit en l’occurrence du chef de la daïra de Tizi-Ouzou, des services de sécurité de la directrice des transports et du maire de Tizi-Ouzou. Ces derniers se sont engagés à trouver des solutions à leurs différentes doléances.

Tassadit. Ch.

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