Panique au RCD

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Devant l’accueil très mitigé réservé par la population de la wilaya de Tizi Ouzou, le RCD a décidé de centrer le thème de ce qui reste de la campagne électorale sur la “fraude”. Saïd Sadi a déjà donné le ton lors de sa dernière sortie l’ayant conduit à Ouaguenoun, Tigzirt et Azeffoun. Quelques dizaines de personnes étaient présentes devant le siège de la mairie de Ouaguenoun, mercredi passé, pour assister à l’intervention de Saïd Sadi. Ce dernier, certainement très surpris par le peu d’affluence, a été contraint de faire les yeux doux au FFS. Mais l’assistance constituée essentiellement de curieux, est restée de marbre. Point d’applaudissements aux appels à la “fraternité”. Le président du RCD se rabattra alors sur ce nouveau leitmotiv qu’est la fraude qui entacherait les élections du 24 novembre. Des candidats du FFS avec lesquels notre journal s’est entretenu nous ont confié qu’il n’y a aucune possibilité de fraude pour le 24 novembre prochain, dès lors que dans l’ensemble des bureaux de vote, seront présents des représentants de tous les partis et des observateurs. Les mêmes candidats s’étonnent devant l’acharnement de Saïd Sadi à ressasser le thème de la fraude durant toute cette campagne. Ce qui est d’autant plus étrange, c’est de savoir qu’en dépit de la certitude de l’existence d’une fraude que laisse transparaître Sadi, son parti s’entête à prendre part à ces élections ? “Puisqu’il est si sûr que ce vote sera entaché de fraude, pourquoi alors participe-t-il?” S’interrogent des candidats du RND d’une commune de la Kabylie maritime. En réalité, il n’y aura ni fraude, ni quoi que ce soit de semblable et Saïd Sadi est le premier à ne pas l’ignorer. Toutefois, le chef du RCD prépare d’abord ses militants, ensuite l’opinion à la défaite de son parti confortée par l’échec de toutes les sorties du RCD. A Mekla, jadis fief de cette formation politique, un accueil à la limite de l’indifférence a été consacré à Saïd Sadi, il y a dix jours. Des militants authentiques du RCD ont adressé une lettre au Président dans laquelle ils usent de termes très peu amènes pour déplorer et dénoncer la débâcle subie par leur parti et du coup, exprimer leur profonde déception après des années de militantisme sincère. Ce qui confirme encore plus le sort qui attend le RCD le 24 novembre, c’est l’indifférence inédite particulièrement des candidats FFS lors de cette campagne, à l’égard du RCD. “Le RCD n’est pas notre concurrent à la prochaine échéance électorale”, nous confient plusieurs candidats du Parti d’Aït Ahmed. Ce qui augurait de la déconfiture du RCD, c’est d’abord et avant tout l’absence de ce parti dans vingt communes de la wilaya de Tizi Ouzou. L’absence de ce parti signifie qu’il n’a même pas quinze militants ou sympathisants dans chacune de ces municipalités afin de pouvoir confectionner une liste. Pour court circuiter en quelque sorte cet échec inédit pour le RCD, Saïd Sadi a fomenté le scénario de la fraude électorale. Au sein des structures de ce Parti, tout est déjà ficelé et le point essentiel est que le 25 novembre, au moment où le FFS fêtera sa victoire, le RCD va crier à la fraude.

Aomar Mohellebi

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