Les Indépendants en pole position

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El Amel, la liste indépendante conduite par Rachid Hamidouche draine de plus en plus de monde à chacune de ses sorties au point de passer du rôle de gros outsider à celui de favori qui fait peur même au puissant FFS traversé ces derniers temps par des doutes au vu des répliques effarouchées de Bahmane Benseba lors du meeting de jeudi après-midi.A Tifrit le plus gros village de la commune M. Airouche, le colistier de Rachid Hamidouche natif de ce bourg, n’a eu aucune peine à arracher aux notables la promesse publique d’un vote massif en faveur de ces Indépendants connus pour leur expérience dans la gestion communale.A Riquet le meeting semi-nocturne a rassemblé mercredi dernier, la quasi-totalité des hommes adultes malgré le froid et la brume. Les notables du deuxième village de la commune ont déclaré à l’unanimité devant la presse : “Nous avons réuni les cinq communautés de notre bourg pour nous entendre et désigner un seul représentant pour ces élections, il s’agit du professeur de lycée Bentifraoune-Saïd et nous l’avons placé dans la liste de M. Hamidouche qui par le passé nous a ouvert les portes de la mairie et installé l’électricité, l’eau, le réseau des eaux usées, le groupe scolaire”.La même tendance est notée à Laâzib le troisième village de la commune où le contentieux des terres de Benalichérif constitue le cheval de bataille de tous les candidats. La stratégie d’encerclement adoptée pour confiner les prétentions des autres listes dans le seul périmètre urbain, semble payante au vu de la foule qui a envahi les ruelles voisines de la salle de cinéma qui s’est avérée étroite, malgré ses 500 places pour contenir les supporters de M. Hamidouche et les nombreux curieux venus découvrir l’homme qui pourrait damer le pion au FFS dans son fief. Ponctuel, Rachid Hamidouche démarre son meeting à 10h après une minute de silence à la mémoire des Martyrs. Le discours simple et concis émaillé de piques et d’allusions adressées au rival du FFS, n’a pas tardé à gagner l’adhésion des derniers indécis. Toutes les promesses reposent sur cette idée généreuse de “parlement local” ou conseil consultatif de la commune, contre-pouvoir interne à l’APC, animé par les notables et les acteurs du mouvement associatif qui serait l’instance de recensement et d’expression des besoins locaux et de l’évaluation de leur satisfaction. Ce concept qui ressuscite tajmaât, l’institution parlementaire villageoise d’antan est évoqué par tous les candidats. Elle serait également doublée de cellules intellectuelles qui éclaireront de la lanterne du savoir le chemin escarpé des procédures bureaucratiques notamment en matière d’urbanisme, de modernité, de captage des financements internationaux, des aides multiformes de la coopération et des ONG mondiales. “L’ouverture des portes de la mairie à tous et la transparence dans la gestion sont nos armes principales. Nous sommes déjà passés par là, que les citoyens jugent notre comportement”. Jouant sur les multiples frustrations du citoyen et son enracinement local, M. Hamidouche ne s’est pas privé de faire allusion aux pratiques de son rival du FFS : “Je ne séjourne pas dans les hôtels des grandes villes, et préfère jumeler Akbou avec les villages voisins comme Ighrem, Chellata et Tamokra avant de panser au jumelage avec Marseille. Au lieu de voyager dans les capitales luxueuses de l’Europe, je préfère suivre l’avancement des chantiers de la commune. Les citoyens me surnomment Elmir-gwaman, j’assume et j’en suis fier”.La conférence s’est terminée par un débat où les intervenants ont tenté d’arracher des promesses à celui qu’ils voient déjà dans la peau du futur premier magistrat de la troisième ville de Kabylie.

H. S.

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