Amara Benyounès, secrétaire général du MPA, a présidé hier à l’hôtel Es-Safir d’Alger, les travaux de la réunion des élus de son parti de la région Centre du pays. Cette dernière fait suite à celles déjà tenues à Bouhanifia, pour les élus de l’Ouest, et à Constantine pour ceux de l’Est.
Dans un langage clair, le premier responsable de la troisième force politique du pays a tenu à clarifier les choses en soulignant l’importance de la tenue d’une telle rencontre, et ce, pour une meilleure concertation entre les élus appelés à asseoir la devise de leur formation qu’est « la politique autrement ». Une nouvelle forme de l’exercice du militantisme basée sur une vraie démocratie qui s’inspire des idéaux de Novembre 1954. L’orateur, en s’adressant aux militants, n’a pas manqué d’indiquer que le Congrès du parti, prévu pour la fin juin, risque d’être reporté et ce, afin de mieux s’impliquer dans la révision de la constitution. Laquelle échéance joue un rôle prépondérant, aussi bien pour le parti que pour la nation. Pour ce rendez-vous, le MPA, ajoute-t-il, « a formulé quatre propositions. Il s’agit de la préservation et du renforcement du caractère démocratique et républicain de l’Etat. En matière de régime, nous avons toujours exprimé notre préférence pour le système semi-présidentiel, tel qu’il existe actuellement, avec des prérogatives identifiées pour le gouvernement et davantage de pouvoir de contrôle pour le parlement. Nous considérons, aussi, que le bicaméralisme parlementaire, c’est-à-dire le maintien du Conseil de la nation, est un impératif stratégique. Il faut consacrer constitutionnellement toutes les libertés». Et toujours à propos de cette échéance de révision de la constitution, Amara Benyounès prédit une lutte acharnée entre deux courants antinomiques, «les démocrates et les conservateurs». Face à un auditoire tout acquis aux thèses et aux projections du parti, le premier responsable du MPA a, ainsi, fait un appel à une union du courant démocratique. Et pour mieux resserrer les rangs, en prévision des prochaines échéances, Amara Benyounés a exhortés les militants à faire du MPA un parti qui doit exister dans toutes les wilayas du pays, et non pas qui se contente d’une tribune dans le microcosme algérois. Une façon, pour le secrétaire général, de hisser le parti à un rang plus élevé. Et les résultats acquis lors des consultations populaires précédentes attestent bien qu’il est ancré dans l’Algérie profonde. Concernant la question de la limitation du nombre de mandats, un sujet à controverses, le patron du MPA estime que celui-ci n’est ni un préalable ni un indice pour mesurer le degré de démocratie dans un pays donné. Il citera, ainsi, l’exemple de la Grande-Bretagne et de l’Italie où il n’existe pas de limitation de mandats et le contre-exemple de l’ex-URSS qui, visiblement, pour Amara Benyounès, ne constitue pas un parangon de démocratie. En un mot, « l’essentiel, c’est d’accéder et/ou se maintenir au pouvoir par la voie démocratique », a-t-il indiqué. Et comme il fallait s’y attendre, le patron du MPA n’a pas manqué d’évoquer la maladie du Président de la République, hospitalisé samedi dernier à l’hôpital du Val de Grace à Paris, pour lui souhaiter prompt rétablissement et d’indiquer que « ceux qui avancent que la maladie du président compromet un autre mandat pour Bouteflika sont des saisonniers de la politique ».
Ferhat Zafane

