40 000 diabétiques à Tizi Ouzou

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Pas moins de 40 000 citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou sont atteint de diabète. L’information nous a été communiquée hier au centre hospitalo-universitaire Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, à l’occasion des deux journées commémoratives de la journée mondiale du diabète. Cette activité a drainé une grande foule qui a convergé vers l’amphithéâtre de l’hôpital. Ces journées sont organisées par l’Association des diabétiques de la wilaya de Tizi Ouzou. La journée d’hier a été réservée aux médecins et spécialistes, selon Zeggane Belkacem et Chibani Noureddine, membres actifs de l’association. Cette année, la journée du diabète est célébrée sous le slogan. “Evitons l’amputation du pied au diabétique. Aujourd’hui, la sensibilisation ciblera les malades qui sont invités à se rendre massivement au CHU pour bénéficier du maximum d’informations inhérentes à cette maladie qui a besoin d’un régime alimentaire draconien ainsi que d’un suivi rigoureux en matière d’hygiène de vie. Cette deuxième journée permettra, donc, de livrer aux malades chroniques les points essentiels qui leur permettraient de s’adapter à leur situation pour pouvoir mener une vie somme toute normale”. Dans un communiqué de l’association de Tizi Ouzou, il est rappelé qu’aujourd’hui le diabète représente une menace mondiale, touchant environ 140 millions d’individus dans le monde avec un chiffre de 300 millions en 2005 selon l’OMS. La journée mondiale célébrée le 14 novembre de chaque année est une opportunité pour évoquer à travers le monde la prise en charge du diabète, les difficultés vécues par le patient, le travail fourni par les associations, la politique de santé mise en place par les pouvoirs publics et les progrès de la recherche médicale.Selon nos interlocuteurs, l’association de Tizi Ouzou active depuis vingt ans et ne cesse d’axer son programme d’action sur l’éducation, l’information et la formation du patient, les rencontres et aides psychologiques entre patients, soignants-soignés et parents de patients, ainsi que l’organisation de sorties, randonnées, cures thermales, colonies de vacances. Pour les responsables de l’association, dans la région de Tizi Ouzou, beaucoup reste à faire pour une réelle prise en charge du patient, notamment le manque d’équipements et matériel médical ainsi que l’absence de prise en charge par la CNAS du matériel médical (seringues à insuline, stylos injecteurs, aiguilles…) et matériel d’auto-contrôle (lectures glycémiques) ainsi que les réactifs glycémiques et autres produits pour les diabétiques démunis non assurés.L’absence de spécialistes au niveau de la périphérie est aussi déploré. “A ce jour, le diabète est le carrefour de toutes les complications vasculaires, nerveuses et infectieuses qui fragilisent la personne atteinte et diminuent son espérance de vie, nous pouvons affirmer sans nous tromper que dans notre pays, les complications dégénératives atteignent le patient en moyenne 10 ans après le début des soins. A quand une vraie politique de prise en charge du diabète pour arrêter cette hécatombe et stopper cette anarchie, dont le diabétique seul paye le prix ?” C’est le cri du cœur de 40 000 personnes.

Aomar Mohellebi

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