Les bénéficiaires du lotissement communal ferment la RN 26

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C’est au niveau de l’embranchement reliant la localité d’Il Maten au village agricole que la Route nationale n° 26, reliant Béjaïa à Alger, a été coupée à la circulation, durant la journée d’hier, par 55 bénéficiaires, sur les 79, qui se sont acquittés du prix de cession de leurs lots, dans la commune de Fenaia Il Maten. Ils demandaient la régularisation juridique et l’affectation définitive des lots de terrain qu’ils ont payés il y a près de trois décennies. « Nous demandons que l’on nous désigne les terrains que nous avons acquis. Cela dure depuis une trentaine d’années et personne ne semble se soucier de notre cas », dira M. Tifra, l’un des bénéficiaires que nous avons joint par téléphone. Notre interlocuteur ajoutera qu’il y avait eu une lueur d’espoir en avril 2010, lorsque le Directeur des domaines, dépêché par le wali, avait tenu une réunion en présence de l’ensemble des responsables concernés et avait établi son rapport. Effectivement, le dit rapport stipulait que suite à l’attribution à une tierce personne du premier lotissement, il appartient à l’APC de prospecter un autre terrain pour recevoir un lotissement de 55 terrains à titre de compensation, du fait que le prix de cession déjà payé par les 55 bénéficiaires constitue un droit acquis. Par conséquent, il appartient à l’administration de dégager une solution. Pourtant, rien n’a été fait depuis et les bénéficiaires, après moult sollicitations des responsables compétents et demandes d’audience au wali, ont fin par recourir, hier, à l’action de rue. La genèse de cette affaire du lotissement de Fenaia Il Maten remonte à novembre 1980 lorsque le choix fut porté sur un terrain de trois hectares au lieu dit village agricole dont le statut juridique est communal. Un autre choix est effectué cinq années plus tard, et est porté sur le lieu de l’ex-DAS Benyoub, limitrophe du premier terrain, décision qui annule et remplace le choix de novembre 1980. Sous prétexte de préserver les terrains agricoles, le wali ordonne le changement du site. Suivant les délibérations communales d’octobre 1988 et novembre 1989, les principes de création du lotissement du village agricole et de cession des lots de terrains au profit des attributaires retenus au prix de 100 dinars le mètre carré y compris les viabilisations ont été approuvés. Hélas, une année plus tard, soit en 1990, le wali, lors de sa visite dans cette commune, ordonne, encore une fois, le changement du site de ce lotissement en raison de sa vocation agricole. Un troisième choix a été porté sur le lieu dit Tahrift, sur un terrain de 3 hectares environ, à proximité de l’ex-DAS  Benyoub, en dehors du périmètre des réserves foncières communales, dans un secteur non urbanisable.  Celui-ci n’a pas eu l’adhésion du maire et des bénéficiaires, au motif qu’il constitue le projet d’extension de la zone d’activité de la commune en sus de sa situation géographique (terrain accidenté). Dans une correspondance adressée au wali en juin 2011, le président de l’APC de Fenaia Il Maten avait demandé la régularisation de cette situation et avait même rappelé les différentes péripéties qui ont constitué cette histoire de lotissement de Fenaia Il Maten.

A. Gana

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