Décidément, la confusion perdure à la direction de la santé de Tizi-Ouzou où deux DSP sont toujours officiellement en poste, puisque le titulaire du poste est de retour, depuis plusieurs jours et a même repris les choses en main, alors que l’intérimaire désigné n’a reçu aucun nouveau courrier lui notifiant sa fin de mission.
En effet, M. Chaguetmi Djamel est toujours DSP en exercice à Tizi-Ouzou, et continue à occuper son bureau comme si de rien n’était. Il faut dire qu’avec les nombreux scandales qui ont éclaboussé le secteur, notamment l’affaire des quatre parturientes décédées à la clinique Sbihi et le dossier des résidents de l’EHS de Oued Aïssi, il avait sollicité un curieux congé qu’il n’avait jamais pris en cette période de l’année durant les douze ans qu’il a passé à Tizi-Ouzou. Le directeur de la clinique Sbihi avait, pour sa part, également multiplié les congés maladie… Les plus avertis évoquaient, alors, un départ en douce des concernés de leurs postes respectifs. On a même évoqué le nom du Dr Hamoum, actuel directeur du centre Pierre et Marie Curie d’Alger pour prendre le poste de DSP, avant que ce dernier ne fasse, apparemment, machine arrière. Entre temps, Farid Salmi, cadre à la direction, avait été désigné par décision du ministre, comme intérimaire au poste de Directeur de la Santé et de la Population. Au jour d’aujourd’hui, il reste d’ailleurs toujours, et de manière officielle, DSP en poste, du fait que la décision qui lui a été attribuée comme intérimaire, avec pouvoir d’ordonnateur auprès du portefeuille du trésor de Tizi-Ouzou, est indéterminée dans le temps. D’autant plus qu’il n’y a pas eu de nouvelle décision qui mettrait un terme à son intérim. C’est de l’inédit qui dure donc, depuis le retour de M. Chaguetmi, le 8 avril dernier. Au bâtiment administratif, où siège également l’Assemblée populaire de wilaya, personne ne semble comprendre quelque chose à ce qui se passe. Et pourtant, la décision d’intérim notifiée à M. Salmi est une confirmation on ne peut plus claire de la conclusion du ministre, qui avait tranché quant au départ de Chaguetmi. Ce qui laisse tout le monde pantois, devant l’évolution des choses qui gagnent, de plus en plus, en confusion face à la situation, aussi anormale que surprenante, qui prévaut au sein de cette direction qu’on dit sur le bord de l’implosion. En effet, des bruits persistants évoquent « une sensible détérioration » des relations entre les deux DSP, même si le duo fait semblant d’exposer au public une « cohabitation harmonieuse » pendant cette traversée kafkaïenne… Il semblerait que M. Salmi ait touché à certains « dossiers sensibles » lors de l’absence du premier titulaire du poste. Des dossiers, dit-on, en rapport avec la commission des marchés… Aussi, l’enquête entreprise par la commission santé de l’APW, qui a commencé à s’intéresser de près au sujet, a créé dit-on, comme un vent de panique chez le DSP et certains de ses proches. C’est du moins ce qui se dit en off. Des mauvaises langues vont d’ailleurs jusqu’à semer le doute sur certaines transactions effectuées pour l’acquisition d’équipements lourds et tant de chantiers attribués dans le cadre de la réhabilitation des infrastructures à travers la wilaya, y compris pour le tout dernier qui concerne la rénovation du nouveau siège affecté à la direction. Il se dit, à ce propos, qu’une entreprise a eu la charge des travaux, sous prétexte de l’urgence, sans passer par la procédure légale qui inclue la présentation d’un cahier des charges et les consultations d’usage. Mais là « ce n’est rien », dit-on, face à cette autre affaire de « la pharmacie de Mekla », qui risque de lui exploser à la face à tout moment. Une enquête serait, à ce sujet, en cours, laisse-t-on entendre dans les services concernés… Nous y reviendrons.
Samira Bouabdellah