"Le changement est la mission de l’élite"

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«Chakib Khalil s’est substitué au conseil national de l’énergie », a lâché l’ancien ministre de la Culture et de la Communication, Abdelaziz Rahabi, lors d’une conférence-débat qu’il a animée, dans la soirée de mercredi dernier, au niveau de la résidence universitaire Aamriw, autour du thème « 50 ans après, quel avenir pour l’Algérie ». Devant une audience majoritairement estudiantine, l’ex-ministre a révélé quelques vérités relatives à la gestion des affaires du pays. « Je vous assure que la loi de 2005 sur les hydrocarbures a été faite par un américain qui a perçu comme commission plus d’un million de dollars, de même que le projet actuel de la révision de la constitution a été confié à un bureau d’études français », déclare-t-il en répondant à une question sur le rôle des institutions algériennes. Pour le conférencier, « les institutions sont paralysées et le régime actuel tire sa légitimité de la guerre de libération nationale, c’est cela qui permet sa survie ». Pour rompre avec la fermeture tous azimut qui règne sur le pays, actuellement, M. Rahabi estime qu’il «est temps de cesser de glorifier les sacrifices du peuple ». Selon lui, « si le peuple algérien a livré une guerre au colonialisme, c’est pour libérer le pays, or maintenant tout est fermé». «L’enfermement est sur tous les plans. À commencer par l’élite qui est absente depuis longtemps sur la scène. La jeunesse, aujourd’hui, n’a pas de repères et c’est le résultat de la passivité de la classe intellectuelle qui ne produit pas. » L’élite, d’après le conférencier, doit aller de l’avant, et ce n’est qu’elle qui peut apporter un changement. S’exprimant sur l’ouverture de l’audio-visuel, le conférencier, en sa qualité d’ancien ministre de la Communication et directeur de presse et d’information, «estime que l’ouverture médiatique contribuera à rehausser la conscience générale et permettra à la presse plus de liberté d’expression ». Le retard accusé en matière d’ouverture médiatique « obéit, d’après le conférencier, à une politique de dissimulation de la vérité par la classe dirigeante qui refuse de rendre des comptes », dira-t-il. En ce qui concerne le volet universitaire, l’ancien ministre estime que l’université doit être réformée, et ce, en favorisant le volet pédagogique sur le volet matériel. Cette démarche permettra de promouvoir la recherche et les publications scientifiques.        

 M. H. Khodja

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