Une dizaine de personnes, représentant les différents compartiments du secteur de l’agriculture ont animé sous la houlette de M. Iskounène Md Arezki, président de la Chambre de l’agriculture de la wilaya de Béjaïa, un regroupement des agriculteurs d’Akbou. Lequel regroupement s’est assigné comme ordre du jour des explications sur le programme FNRDA – PRDA, la sensibilisation sur la grippe aviaire et divers. Dans son allocution d’ouverture, M. Iskounène précisera que le premièr souci de ce regroupement est de donner l’opportunité de parler aux fellahs. Le secrétaire général de la chambre d’agriculture quant à lui rappellera que les programmes de développement, qui ont commencé en 2000, avaient au départ, comme objectif la mise à niveau des exploitations, démarche qui portera ensuite sur les filières. Le premier point de l’ordre du jour, à savoir la campagne labours-semailles, a été traité par l’Institut de Oued Ghir. Pour la réussite de celle-ci, l’intervenant insistera sur l’utilisation des semences traitées (et non celles vendues aux marchés), de variétés précoces très adaptées, en adéquation avec le climat de la région. De même qu’il insistera sur l’utilité du desherbage. A la question d’un agriculteur inhérente aux prix de vente, il sera répondu que les prix sont restés les mêmes que ceux de 90 avec une légère différence pour certaines variétés qui font 2450 DA. Mais en général, tel que “Md El Bach” variété de blé prisée depuis l’ère coloniale, et dont le prix du quintal est de 2400 DA.La 2ème intervention a porté sur le PPDA et le FNRDA. Le PPDA se traduit par des actions individuelles et collectives. L’intervenant citera les différentes sommes octroyées tant à Béjaïa qu’à Akbou. Il déplore que dans toute la daïra d’Akbou, il y ait seulement six projets en préparation. Le PPDA inclut aussi l’habitat rural. L’orateur ajoute que le problème majeur rencontré par les agriculteurs pour la concrétisation des projets est le permis de construire.Aussi dit-il, est-il attendu des maires, voire souhaitable, l’accélération dans la délivrance de ce document. “D’autant, précisait-il, que la procédure est décentralisée pour se concentrer au niveau des Duch et des délégations d’agriculture”. Ce à quoi réagiront négativement, c’est-à-dire protesteront, les agriculteurs présents. A l’image de Ouyahia Ahmed dit Amirouche, agriculteur à Tazmalt qui attire l’attention sur le côté contradictoire. A travers ces propos : “on demande aux APC d’accélérer la délivrance du permis de construire. Or, une instruction de la wilaya, interdit, pour les communes “cadastrées”, la délivrance de certificats de possession obligatoires pour accéder aux programmes FNRDA, logements ruraux et autres – et pouvoir bénéficier des fonds. D’ailleurs, l’association des agriculteurs de Tazmalt active pour régler le problème du cadastre. Une pétition est signée à cette fin”, termine M. Ouyahia. L’intervention des vétérinaires traite le thème “la grippe aviaire”. Cette maladie virale sans traitement, à plusieurs formes, est mortelle. Après description de la maladie, le mode de contamination, les signes cliniques tant chez la volaille que chez les autres animaux (contaminés) et l’homme, les vétérinaires insisteront sur les mesures et précautions à prendre. La réaction de certains agriculteurs furent la révolte et la colère. Ainsi “ce serait de la propagande pour écouler la viande congelée importée”. Très touchés, les spécialistes en maladies vétérinaires ripostent que si l’Algérie n’est pas actuellement touchée mais devant une épidémie, voire pandémie, et tant que le risque pèse et est présent, il est de rigueur de procéder à une campagne d’information et de sensibilisation. L’autre point ayant soulevé le courroux d’un agriculteur de la commune d’Ighram se rapporte aux aides octroyées par l’Etat à travers le Plan national. “On nous fournit une chose et il nous manque tous les accessoires nécessaires. Par exemple les agrumes, et sans les outils inhérents, comment voulez-vous qu’un fasse notre travail ? On peut produire mieux qu’ailleurs pourvu que les moyens suivent”. L’autre réclamation concerne l’extracteur de miel. “On l’accorde dans une région et pas dans une autre”, disait le contestataire. Il sera répondu que l’extracteur n’est pas compris dans l’aide de 10 ruches et son acquisition exige d’avoir 50 ruches. Le non-dédommagement des oliveraies et autres arbres détruits par les rafales de neige de l’an dernier était aussi en débat.
Taos Yettou
