Les cours supplémentaires pour les élèves, notamment ceux des classes d’examen, sont devenus légion ces quelques dernières années, à travers le pays, et la Kabylie n’est pas en reste.
Si auparavant la ruée vers ces cours se faisait généralement à l’approche des examens de fin d’années, ces derniers temps, force est de constater que cela dure tout le long de l’année scolaire. Dès la rentrée, des élèves s’inscrivent à ces cours. C’est un véritable phénomène de société qui ne cesse de s’accroître, au grand bonheur des enseignants, qui se voient offrir une rente financière supplémentaire. Dispensés pourtant dans des conditions généralement lamentables, ces cours attirent de plus en plus les convoitises. « Des clients » n’hésitent pas à mettre la main à la poche pour se payer ces leçons. Le hic, c’est que les élèves et leurs parents semblent trouver leur compte dans ces cours parallèles. Il s’agit, en fait, des mêmes cours donnés dans les écoles publiques, sauf que ces heures d’études supplémentaires, donnés par les mêmes enseignants que ceux de cette même école, sont dispensés dans… des garages, magasins et locaux, aménagés sans aucunes commodités. Le paradoxe, c’est que les apprenants qui s’adonnent à ces cours, n’hésitent pas à recourir à la grève où autre mouvement de protestation pour dénoncer l’absence de la moindre commodité au niveau de leurs écoles. Quel est donc le secret dans la propagation et de la réussite de ce nouveau créneau, les cours supplémentaire? La question s’impose et les réponses se multiplient. Des élèves estiment qu’ils ont besoin de ces cours pour mieux comprendre, d’autres n’arrivent pas à expliquer cela, tout en estimant trouver leurs comptes dans ces cours supplémentaire mieux qu’à l’école. Une chose est sure, cependant, c’est que les cours donnés à l’école se sont avérés insuffisant, sinon, les parents, dont certain sont de la classe moyenne quand ils ne sont pas d’un faible pouvoir d’achat ne vont pas se permettre cette charge supplémentaire. Et puis, ce n’est certainement pas par gaieté de cœur que les élèves, eux même, s’adonnent à ces cours au détriment de leur temps de repos, surtout avec la surcharge de programme, évoquée d’ailleurs maintes fois, pour être la source de cette médiocrité des cours dispensés en classe. Devant les impératifs de bouclage du programme, des enseignants se retrouvent ainsi devant l’obligation de «bâcler» les cours… et donner rendez-vous à leurs élèves dans le garage d’à côté pour un cours plus approfondi. Certains n’hésitent pas à établir une relation de ce qui se passe dans le secteur de l’enseignement avec la dure situation qu’endurent les malades qui sont envoyé dans des clinique privées, faute de prise en charge effective dans les hôpitaux. La faute incombe à qui? Les enseignants ne peuvent que s’en défendre, affirmant qu’ils font de leur mieux pour aider les élèves à s’en sortir. Quoi qu’il en soit, ces cours, dont on pouvait bien s’en passer, sont devenus, par la force des choses, «obligatoires ».
M.O.B