Depuis quelques années, les rues de Tizi-Ouzou offrent un affreux tableau avec tous ces étalages envahissant les trottoirs et sur lesquels les commerçants exposent des marchandises en tout genre, s’appropriant cet espace étroit reservé aux piétons.
En effet, les trottoirs de certaines rues, à l’image de l’avenue Abane Ramdane (la grande rue), la rue Lamali, la rue des frères Belhadj, le quartier «le mondial», pour ne citer que ces artères, sont littéralement envahis par des marchandises en tous genres exposées par les commerçants en dehors de leurs magasins. On y trouve de tout, des vêtements, des produits alimentaires, des machines de l’électroménager, de la vaisselle, du mobilier… à telle enseigne que les passants se retrouvent à marcher sur la chaussée pour éviter de faire tomber ces marchandises abusivement entassées sur les trottoirs. Dans certains quartiers comme celui de la rue des frères Belhadj, plus connu par les Tizi-Ouziens sous le nom des «Douze salopards», les commerçants vont jusqu à mettre du mobilier sur les trottoirs. Tout y passe, de l’armoire, à la commode, en passant par les matelas et la literie… du côté de la rue Khodja Khaled, la même chose est constatée, les commerçants de vêtements posent leurs mannequins à même ces espaces dédiés normalement aux piétons. En d’autres lieux on y retrouve des bassines et autres articles ménagers. Des libraires exposent leur étalage de journaux et de cartons. Pour d’autres commerçants, le trottoir fait office de lieu de stockage du surplus de marchandises, surtout pour ceux ayant des espaces réduits, et même de décharge pour les ordures et les emballages de leur marchandise. Ce que l’on a pu constater durant une tournée à travers les quartiers, c’est que plus ces derniers sont isolés et à l’abri du regard des autorités concernées (inoffensives sur cette question du reste), plus l’anarchie s’installe. Ce phénomène qui, au fil du temps, s’est banalisé reste illégal car il met en danger la vie des citoyens, perturbe la circulation et nuit à l’ordre publique. L’hygiène est également mise à mal par ces pratiques. En effet, l’on retrouve les vendeurs de Chawarma et autres rôtisseurs qui mettent leurs machines à l’extérieur de leurs fast-foods, toute la journée, sans se soucier le moins du monde du danger que ça représente pour la santé des consommateurs, leurs produits étant exposés toute la journée à la poussière et à la pollution dégagée par les pots d’échappement des véhicules.
Karima Talis