Les villageois de la petite bourgade de Drablia, relevant de la commune de Bouderbala, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, crient leur désarroi face à la détérioration du cadre de vie qui affecte leur localité perchée à plus de 1 360 mètres d’altitude.
Ils réclament le raccordement de leur village à l’eau potable et au gaz naturel, ainsi que l’aménagement des routes, qu’ils jugent impraticables et dangereuses. Concernant l’épineux problème du raccordement au réseau d’AEP, bon nombre d’habitants ont mentionné le fait que plusieurs demandes ont été faites auprès des services concernés, dans l’espoir de se voir raccordés, mais en vain. « Nous sommes toujours réduits à nous approvisionner en eau à partir d’une source située à une dizaine de kilomètres en contrebas », dira un villageois. Selon quelques citoyens interrogés sur le sujet, les autorités de la wilaya s’étaient pourtant engagées à accélérer les travaux de raccordement en eau potable, via le barrage de Koudiet Acerdoune, sis dans la commune voisine de Maâla. Quant au gaz naturel, ces villageois disent désespérer de le voir arriver un jour dans leurs foyers. « Même les bonbonnes de gaz butane ne nous arrivent pas, nous avons carrément recours au bois pour cuisiner et nous chauffer », nous a dit un habitant, d’un ton désespéré et d’ajouter avec émotion : « Cet hiver, comme tous les autres, nous avons vécu un véritable enfer. Nous étions sans défense devant le froid et la neige. Une misère indescriptible». L’autre problème soulevé par les villageois, est celui relatif au manque de transport public. Ainsi, les rares transporteurs qui assurent les dessertes entre ce hameau et le chef-lieu communal, le font par intermittence et ne respectent guère l’itinéraire indiqué par les services de la DTW. Autrement dit, ils « zappent » carrément ce village, sans se soucier de la population. C’est du moins, ce qu’on a eu à constater en empruntant une ligne qui devait en principe relier le chef-lieu de Bouderbala à Drablia. En effet, les transporteurs déposent les usagers plus de 06 kilomètres de leur village, en prétextant que la route ne leur permet pas d’y accéder. Cette situation provoque bon nombre de désagréments, notamment par temps pluvieux, comme ce fut le cas lors de notre passage sur les lieux. » Nous sommes coupés du monde », s’exclament plusieurs villageois croisés au niveau de l’arrêt de bus de ce bourg. Ces témoignages traduisent le désarroi et les peines des habitants de Drablia. Ils ne savent plus à quel saint se vouer pour mettre fin à ce calvaire qui n’a que trop durer. En outre, le chemin communal reliant ce hameau aux autres localités de la municipalité se trouve dans un état lamentable, sur plus de 14 kilomètres. En effet, les crevasses et autres nids de poules y sont légion. D’ailleurs, bon nombre d’accidents sont survenus au niveau de cette route particulièrement sinueuse.
R. B

