Routes bloquées et cités universitaires saccagées

Partager

Les actes de saccage et les fermetures de routes à tout-va, reprennent de plus belle et dans la plus totale impunité à l’université de Béjaïa.

En effet, le même groupe d’étudiants, « les corrompus » comme ils sont appelés à l’université qui a l’habitude de sévir dans le milieu universitaire, depuis des années, sans être inquiété est réapparu, avant-hier après-midi, en fermant pendant deux jours consécutifs la RN 09 à la circulation, à hauteur du pont Scala, jouxtant la résidence universitaire Ireyahen, tout en vandalisant plusieurs infrastructures universitaires. Les violences et les destructions se sont poursuivies jusque tard dans la nuit de dimanche, dans la résidence universitaire 17 octobre, où on a enregistré une série d’incendies qui ont ciblé les locaux de l’administration, ceux de la buanderie et la salle omnisports. Des matelas ont été également incendiés devant le portail principal de ladite cité ce qui a provoqué un mouvement de panique indescriptible, surtout chez les étudiantes, parmi lesquelles on dénombre plusieurs blessées et des cas d’évanouissement. Les pompiers ont dû intervenir plus de trois fois pour éteindre les incendies et évacuer les blessés. C’est la « consternation » qui règne, depuis deux jours, dans cette université après que ce groupe, qui a à son actif plusieurs actes de saccage, ait fermé la RN09, provoquant d’énormes bouchons et obligeant des milliers d’étudiants, au milieu de la période des examens, à parcourir le trajet entre le campus et les résidences à pied. Pendant qu’une partie dudit groupe s’affairait à bloquer la route, d’autres éléments sillonnaient les résidences universitaires une à une pour les saccager. Les administrations ainsi que les postes de garde des résidences Tahar Djaout et Nouvelle Pépinière ont été réduites en gravas. La salle de lecture de la résidence Tahar Djaout allait subir le même sort, si ce n’était un groupe d’étudiants qui se sont dressés contre les assaillants, les contraignant de battre en retraite. Le mois dernier, la même salle n’a pas eu cette chance et a subi beaucoup de dégradations. Selon des informations recueillies auprès des étudiants, cette série d’actions est intervenue après une vaine tentative de fermer la DOU, qui venait de rouvrir ses portes après un arrêt de travail de quinze jours, imposé par le même groupe. La DOU, qui a ainsi eu un énorme retard dans l’attribution de la deuxième bourse aux étudiants à cause de cette fermeture, et pour maintenir son ouverture, informe-t-on, a fait appel aux services de la Police qui ont procédé à quatre arrestations, chose qui a amorcé la série d’actes de vandalisme. Les mêmes sources informent, aussi, que la résurgence des actes de saccage est due surtout à l’attitude « intransigeante » du nouveau directeur, qui veut « mettre fin aux magouilles dans le secteur des œuvres universitaires ». On se souvient encore de la détermination de ce dernier, dans l’entretien qu’il avait accordé à notre journal, lors de sa prise de fonction il y a trois mois. « Je ne céderai devant aucune pression. Le jour où je ne remplirai pas convenablement mes fonctions, j’arrêterai », nous avait-il affirmé. Visiblement, cette formule tient toujours, d’où les derniers actes de saccage, perpétrés vraisemblablement pour exercer une certaine pression sur lui. C’est du moins la lecture que font les étudiants de ces évènements. D’autre part, ces derniers s’étonnent de  «l’immobilisme» et de « l’indifférence » des services de sécurité vis-à-vis de ce groupe, qui démolit tout sur son passage et qui n’hésite pas à s’attaquer aux étudiants et aux travailleurs. Le plus étonnant, c’est que ça dure depuis des années et dans « l’impunité » totale. Le comble, est que les dits malfrats sont « fichés » chez les services de sécurité nous a fait savoir le premier responsable de la wilaya, M. Hamou Ahmed Touhami, lors d’un entretien accordé à notre journal en 2012. Devant une telle situation, deux questions s’imposent, de quelle immunité bénéficie ce groupe pour continuer à semer l’anarchie et la terreur au sein de l’université sans qu’on ne bouge le petit doigt pour l’arrêter ? Derrière quels intérêts courent-ils pour qu’ils bravent délibérément tous les interdits? Des questions en attente de réponses, pendant que les 40 000 étudiants de l’université de Béjaïa continuent à subir le diktat d’une poignée de «baltaguistes», bien décidés à asseoir un climat de violence favorable aux « combines ». 

M.H. Khodja

Partager