Les familles sinistrées , entre angoisse et espoir …

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Dans l’obscurité d’une ruelle étroite, à un pâté de maison du CEM Chouhada Bouakez d’Ighil Ouazzoug, Mustapha Merouchi a, de jour comme de nuit, les yeux rivés sur les murs cafardeux et fissurés de son domicile.

dix jours, après le séisme du 26 mai dernier, le sexagénaire craint le pire. « Depuis ce sinistre jour, je n’arrive plus à fermer les yeux, même le bourdonnement des mouches me fait trembler de peur», raconte-t-il, le regard dans le vide. « Ma maison a subi d’énormes dégâts, tous les murs sont lézardés et les plafonds se sont effondrés. Dieu merci, nous en sommes sortis indemnes », poursuit-il d’un ton hésitant. Occupant une vieille maison dont la construction remonte au début des années 1960, le vieil homme et ses sept enfants craignent d’être ensevelis sous les décombres, au cas où une autre secousse se produirait. « Nous ne savons plus où aller. Si j’avais les moyens de m’acheter une tente je quitterais cette maison pour m’installer ailleurs, loin de toutes construction en dur », se confesse-t-il, en regrettant la fin de non-recevoir signifiée à ses multiples requêtes par les autorités locales. « J’ai frappé à toutes les portes et aucune ne s’est, jusqu’à maintenant, ouverte. Certes, j’ai signalé lundi dernier, auprès des services techniques de l’APC de Béjaïa, comme tous les sinistrés du séisme, les dégâts qu’a subi ma maison, mais depuis, je n’ai rien reçu, ils ne sont même pas venu constater les dégâts et nous rassurer », dénonce-t-il. Comme Mustapha Merouchi, des centaines de familles, dont les habitations ont subi des fissurations suite au dernier tremblement de terre, attendent impatiemment d’être prises en charge. Quelques-unes ont même recouru à des manifestations pour se faire entendre, comme ce fut le cas de six familles habitant un immeuble à Lekhmis, qui ont planté des tentes sur le boulevard Mustapha Benboulaid, mardi dernier, pour réclamer des toits décents. Jusqu’à jeudi dernier, ce sont en tout 700 familles, dont les habitations avaient été endommagées par le séisme du 26 mai, qui ont été recensées par les services techniques de la commune de Béjaïa. Il est à rappeler qu’au lendemain du séisme de 5,2 qui a ébranlé cette wilaya le 29 novembre 2012, Souad Bendjaballah, ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, en visite dans plusieurs quartiers de la haute ville, avait indiqué que « les autorités locales et les services concernés sont là pour faire l’inventaire des dégâts et suivre la situation ».  Et comme promis, une enveloppe financière de l’ordre de 120 milliards de centimes a été mobilisée pour indemniser les sinistrés du séisme. Qu’en sera-t-il des sinistrés du tremblement de terre du 26 mai dernier ?  L’on croit savoir, à ce propos, que tous les sinistrés devraient bénéficier d’une enveloppe financière pour engager des travaux de confortement de leurs demeures.

Dalil S.

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