Les rappelés de Tizi-Ouzou partants pour le sit-in de Blida

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Plusieurs représentants des rappelés du service national lors de la décennie noire se sont rencontrés, hier à Maâtkas, pour discuter et organiser leur participation au sit-in du 17 juin prochain à Blida, décidé par la coordination des rappelés le 1er juin dernier lors de la rencontre nationale des rappelés qui s’est tenue dans la wilaya de Batna. Pour cette réunion de coordination, les rappelés étaient venus de différentes daïras de la wilaya de Tizi-Ouzou, celle du chef-lieu de wilaya, de Draâ Ben Khedda, Tigzirt, Ain El Hammam, Makouda, de Larbaâ Nath Irathen, Boghni, Draâ El Mizan et Azazga. Après un débat houleux, la décision de participer massivement au sit-in illimité de Blida a été adoptée. À signaler que les rappelés du service national ont tenu plusieurs actions de protestation à travers différentes wilayas, pour faire aboutir leur plate-forme de revendications, mais à ce jour, peu de chose ont été faites concrètement. Un des délégués de la wilaya de Tizi-Ouzou notera : « Nous avons répondu à l’appel de la nation et nous l’avons sauvée des griffes du terrorisme et du chaos. Nos mères et nos femmes ont pleuré certaines d’entre elles continuent d’ailleurs à le faire, ayant perdu les leurs lors de la décennie noire. Beaucoup de nos collègues ont perdu la vie, d’autres ont été blessés et d’autres continuent encore de vivre dans un état de choc et au rythme des cauchemars dus aux séquelles psychologiques. Certains d’entre-nous n’ont ni emploi, ni logements et ne bénéficient d’aucune assurance. Nous sommes déterminés à lutter jusqu’à satisfaction pleine et entière de notre plate-forme de revendications ».   A rappeler que dans leur plate-forme de revendications, les rappelés demandent une reconnaissance morale et matérielle. Ils demandent aussi de bénéficier de la loi portant sur la réconciliation nationale et exigent également de pouvoir jouir d’une prise en charge médicale, de postes de travail, du droit au logement et d’une assurance. « Depuis 2002, nous n’avons cessé de réclamer nos droits, mais à ce jour, la plupart d’entre nous n’a rien eu. Il n’y a que les familles des martyrs et les blessés graves qui ont été indemnisés. Nous autres, et nous sommes à prés de 123 000 rappelés au niveau national, nous n’avons rien eu. Cette fois, nous allons lutter pacifiquement et dans le cadre de la loi, sans aucune autre prétention et sans aucune considération politique, jusqu’à la satisfaction pleine et entière de nos revendications», dira un ancien rappelé qui nous a montré les traces de blessures au niveau de ses jambes, laissées par la déflagration d’une bombe artisanale.

H. T.

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