Béjaïa revendique sa part

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La course pour arracher une raffinerie pour la wilaya est lancée à l’APW de Béjaïa, après l’annonce, tout récemment, de la réalisation de six raffineries de pétrole sur le territoire national par le ministre de l’Energie et de Mines, Yousef Youcefi.  Les élus APW de Béjaïa se sont, en effet, réunis, hier, en présence de deux sénateurs, des députés, du directeur local de la SONATRACH et du directeur de l’STH. Une séance de travail, organisée dans le but de faire valoir auprès des plus hautes instances du pays les atouts de la wilaya de Béjaïa, et à l’appropriation de l’implantation d’une plate-forme pétrochimique sur son territoire. L’idée d’une raffinerie dans la wilaya de Béjaïa ne date pas d’hier. En 2008, ce projet destiné à être implanté à El Kseur, s’est vu délocalisé vers la wilaya de Tiaret. Pour les élus de l’APW, « la wilaya de Béjaïa a toutes les prédispositions requises, plus que toute autre wilaya, pour accueillir ce projet. « La wilaya dispose de ressources hydriques non négligeables, un terrain de 390 hectares au niveau de la commune d’El Kseur, un port, un aéroport, un oléoduc et un gazoduc qui traversent la commune d’implantation, en plus d’une future pénétrante et d’une voie ferrée », explique M. Mohamed Bettache, président de l’APW de Béjaïa. Pour ce dernier, Béjaïa, de par tous ces avantages, a de grandes chances d’arracher une des six raffineries, d’autant plus que, selon lui, le ministre de l’Energie, Yousef Youcefi, lors de sa visite à Béjaïa en compagnie du Premier ministre, semblait favorable à cela. Le directeur de la SONATRACH locale, quant à lui, a apporté lors de son intervention, des témoignages et des contributions techniques sur le projet en question.  Selon lui, « Béjaïa a été le premier pôle de l’industrie pétrolière, puis, il y a eu revirement de situation, et maintenant que l’occasion se présente pour relancer cette industrie dans la wilaya, il faut s’en saisir », a-t-il clamé. Et d’expliquer : «La plate-forme pétrochimique qui va être installée, s’il y a lieu, est un ensemble d’usines de transformation qui créeront, à leur tour, des matières premières pour les PME-PMI et des emplois ». Sur le plan pratique, le directeur propose d’« aller de l’avant et de mettre à disposition le terrain devant accueillir le projet des investisseurs». Toutefois, ce projet reste tributaire d’un tas d’autres projets, et pas des moindres, à l’exemple d’un port pétrolier et d’un gazoduc pour l’alimentation en GPL.  Sans oublier les contraintes écologiques et foncières qui pourraient faire barrage. Sur ces deux dernières questions, ceux qui pouvaient s’y exprimer, il faut le souligner, n’ont pas pris part à la séance de travail d’hier à la salle de réunion de l’APW, en l’occurrence le directeur de l’environnement et le président de la commune d’El Kseur. Nous ne savons pas l’impact écologique de l’implantation de cette plate-forme au niveau d’El Kseur, ni rien sur la nature du terrain et les modalités d’indemnisation et d’expropriation.  L’industrie pétrochimique est connue pour être la plus polluante d’entre toutes, surtout dans les pays émergents où elle n’est pas régie par des lois écologiques sévères, et nous savons, par ailleurs, que la nature des terrains de la commune d’El Kseur est, dans leur majorité agricoles.  Sur plan environnemental, le directeur de la SONATRACH locale rassure que « l’industrie pétrochimique n’est pas aussi polluante qu’on puisse le croire », arguant que « dans les pays industrialisés, telle que la France, cette industrie est strictement soumise à des lois environnementales, et nos voitures et l’éclairage de nos maisons polluent plus », a-t-il expliqué.  Pour ce qui est du foncier, « l’étude est faite et un terrain de 390 hectares a été dégagé pour servir d’assiette au projet », selon les membres de l’APW.

M. H. Khodja

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