Les légendaires plaines de Takaâtz, dans la commune d’El Adjiba et celles d’Oughazi à M’Chedallah, Thaghout N’Aït Mansour et enfin Thoghza dans la commune de Chorfa, qui sont de vastes terrains agricoles hautement fertiles qui s’étendent sur des milliers d’hectares, ne cessent de subir d’intolérables agressions qui réduisent ces surfaces comme une peau de chagrin. Il est à rappeler que ces plaines ont alimenté durant toute la période du colonialisme, la plupart des marchés européens en fruits et légumes, l’huile et toutes les variétés de céréales dont le blé dur connu par sa haute qualité au même titre que l’huile d’olive. Le coup fatal risquerait d’être donné par le réseau de canalisation à partir du barrage de Tilesdit destiné à ce qui est qualifié de périmètre irrigué dont rien que pour la réalisation des fouilles pour la pose des tuyaux de gros diamètres qui composent l’ouvrage du transport de l’eau a commis un véritable massacre dans les oliveraies qui ont jadis fait la fierté de cette région. En effet, des dizaines d’oliviers centenaires ont été brutalement arrachés et poussés de côté comme de vulgaires buissons de ronces. Rappelons, également, que le passage du réseau du gaz de ville a déjà perpétré un autre massacre de même envergure. Le lancement du projet d’une ligne électrique de haute tension allait, lui aussi, contribuer à cette destruction, avant d’être bloqué par des citoyens au niveau de Semmach dans la commune d’El Adjiba au même titre que celui de l’AEP qui doit alimenter la wilaya de Bordj Bou Arréridj à partir du barrage de Tilesdit qui a été bloqué par les cultivateurs d’Ahnif. Une autre menace planait sur ces terres agricoles à travers un projet d’une nouvelle ligne des chemins de fer dont le tracé initial, franchi ces plaines évoquées en plein milieu, a été bloqué par la population qui a émis une opposition catégorique. Bientôt un autre projet d’une bretelle de l’autoroute, qui reliera Béjaïa à partir d’Ahnif, serait lancé et passerait à travers ces terres agricoles sachant que le dossier a été déjà ficelé. Cela pour ne citer que quelques ouvrages qui, malgré leur haute utilité en matière du développement, porteront un coup dure pour l’agriculture. La création de nouvelles villes, des unités économiques, la création des zones d’activités à côté d’autres projets réalisés en plein milieu des terres agricoles, font ressortir un bilan effarant en matière de surfaces englouties, cela au moment où l’Etat débourse des enveloppes colossales pour la réalisation de barrages et l’exploitation des ressources hydriques au profit d’une agriculture à laquelle on ne cessent de porter des coups dures.
Oulaid Soaulah
