Coup de théâtre, avant-hier, au centre culturel de la ville de M’Chedallah, lors de la cérémonie, à titre honorifique, organisée par la daïra et à laquelle ont été invités les éléments du corps de la garde communale en retraite de la circonscription. En effet, en plus de boycotter la cérémonie, en restant groupés devant l’entrée du centre culturel, la centaine d’ex-gardes communaux ont refusé d’accepter les cadeaux qui leur ont été offerts, exception faite d’environs une dizaine d’entre eux qui se sont présentés devant les tribunes pour récupérer des paquets enveloppés dans du papier fleuri. Ni le protocole du chef de daïra, et encore moins les P/APC, tous présents à la cérémonie, n’ont pu faire revenir les gardes communaux sur leur décision de ne pas accéder à la salle et de ne pas accepter les cadeaux. Nous nous sommes rapprochés des protestataires pour recueillir les motifs qui les ont conduits à ce boycott de cette cérémonie organisée en leur honneur. Nous apprendront que cela est la continuité de leurs actions de protestation, en raison du rejet de leur plate-forme de revendications de 15 points. Un document rédigé aussitôt après la dissolution de ce corps, en 2012, et remis au ministère de tutelle, et dont 50% des revendications ont reçu une fin de non recevoir, selon nos interlocuteurs, qui accusent dans la foulée le ministre de l’Intérieur de les avoir qualifiés d’insurgés durant leur dernière marche à Alger. Siad, 55 ans, l’un des éléments les plus âgés présents sur les lieux, soulignera que la majorité des gardes communaux ont contracté des maladies chroniques et même psychiques, et affirme que des suicides en série commencent à être enregistrés un peu partout à travers le territoire national, dont le dernier en date est celui de A. N., originaire de la commune d’Ahnif et père de 06 enfants en bas âge, qui a mis fin à ses jours le dimanche précédant. À noter que ce même jour, soit dimanche, les chefs des détachements du même corps ont été pour leur part, invités à une cérémonie identique au niveau de la wilaya. Notons enfin qu’avant de se disperser, les ex gardes communaux nous ont informés que d’autres actions de protestation seront menées dans un proche avenir au niveau du chef-lieu de la wilaya ainsi qu’à Alger, pour exiger la résolution de l’intégralité des revendications contenues dans leur plate-forme. Rappelons que tous les responsables locaux des corps de sécurité étaient présents à cette cérémonie qui a tourné court.
Oulaid Soualah