Des familles en danger

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Situé à moins d’un kilomètre au sud du chef-lieu communal, le village Wetof offre un décor moyenâgeux avec ses vieilles bâtisses traditionnelles construites avec de la terre. Les ruelles et les allées du village Wetof, qui ne sont pas aménagées, rajoutent une touche tragique à la tragédie que reflète cette localité. Selon les villageois, la poussière, qui règne en ces  lieux en été cède la place, durant l’hiver, pour la boue. Les quelques habitations nouvellement construites sont égarées au milieu des vieilles maisons. La population d’environ    2 000 âmes vit toujours dans le calvaire. Une foule nombreuse de villageois, qui revenait du siège de l’APC qu’elle a fermé pour exiger un quota du projet des 50 logements réalisés et réceptionnés sur le chapitre de résorption de l’habitat précaire (RHP), nous a invités à visiter les anciennes bâtisses réalisées sous forme de Haouch qui abritent chacune plusieurs familles qui vivent dans des conditions précaires. Les maisons, toutes construites en terre, dont le toit est soutenu par plusieurs pieds-droits, le parterre aussi en terre, s’effondreront à la moindre secousse tellurique.  « Rien ne va plus dans ce village. L’eau qu’acheminent les réseaux d’AEP et assainissement, anciens et vétustes, se mélangent souvent. Nous continuons à nous approvisionner en gaz butane, car nos foyers ne sont pas encore raccordés au réseau du gaz de ville », dit-on.Rappelons que ce patelin est traversé en plein milieu par la RN24 qui relie Ath Leksar à la wilaya de M’Sila. On nous apprend, également, que les alignements des maisons des deux côtés des 150m de ce tronçon de la route nationale répercutent les vrombissements des semi-remorques qui, à chaque passage, provoquent de grands bruits. Les murs tremblent et se fissurent de plus en plus. Une poussière fine se détache du plafond en terre. Beaucoup de maladies chroniques à l’instar du rhumatisme et de l’asthme sont légion, les mauvaises conditions  favorisent leur apparition. Durant notre tournée, M. Chennane Ahmed, le représentant du comité du quartier Aïn Tiza, une bourgade située à quelques encablures de Wetof, nous a informé que plusieurs projets de développement ont été bloqués à l’instar de celui du gaz de ville, dont 100 maisons du village Aïn Tiza sont privées de cette commodité et celui de la modernisation et de l’élargissement de la RN24 qui ne pourrait être lancé à cause de la présence des vieilles bâtisses en bordures du tronçon qui traverse Wetof. Ces villageois, qui ne savent plus à quel saint se vouer, souhaitent l’intervention des responsables locaux pour remédier à cette situation lamentable et mettre un terme à ce calvaire qui a trop duré.  Par ailleurs, un élu de l’APC d’Ath Leksar estime que la mise sur pied d’une commission de haut niveau pour inspecter les lieux et proposer des solutions urgentes pour contourner la contraignante réglementation qui ne permet pas des opérations de recasement dans le cadre d’expropriation sur laquelle butent les autorités locales serait la meilleur solution pour effacer ce honteux point noir qui enlaidit cette localité. Un quota du projet de logement réceptionné réalisé dans le chapitre de la  résorption de l’habitat précaire, apaisera, un tant soit peu, la misère dans laquelle pataugent les habitants, déclare un villageois.

Oulaid Soualah

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